Le moulin de Charreau, an III de la République




Jean Guyard meunier au moulin de Charreau, commune de Puiseaux
A la municipalité de Puiseaux.

Citoyen

Le défaut d’eau et les glaces mettent mon moulin dans l’impossibilité absolue de tourner, cependant on me presse de livrer en farine les grains qui m’ont été confiés, les besoins deviennent tous les jours plus pressants et plusieurs meuniers sont dans le même cas.
Il existe une perte d’eau considérable à la chute du moulin de Chatillon qui suffiroit a mon moulin pour le faire tourner, cette perte d’eau aussi préjudiciable qu’elle est inutile pouroit facilement être empêchée et alors l’eau de la rivière ayant un cours plus considérable et plus rapide fourniroit a mon moulin et ce moulin au besoin de la commune, pouvant réduire et moudre un sac de bled en deux heures.


Mémoire du Citoyen Jean Guyard, meunier au moulin de Charreau, commune de Puiseaux adressé le dix Messidor à la municipalité de Puiseaux et tendant à la suppression d’une perte qui a lieu par le moyen d’un touard derrière le moulin de Châtillon et qui prive le moulin de Charreau de la faculté de travailler.
Vu le certificat de la municipalité de Puiseaux du cinq Pluviose constatant la nécessité de la suppression dudit touard,
Vu notre arrêté du quatre Fructidor qui ordonne la visite du moulin de Chatillon, Charreau et Briarre à l’effet de déterminer les mesures à prendre pour que la suppression des touards de Chatillon et Charreau puissent et s’effectué de la manière la plus avantageuse et la manière la plus équitable à portée de servir le public en dégageant tous les moulins de toutes les entraves qui en gênent l’exercice.
Considérant que jusqu’à présent, les grandes occupations de l’ingénieur du district –Dezé- expert nommé pour faire la visite dont il s’agit et ensuite la mauvaise saison n’ont pas permis et ne permettent pas encore de remplir tel objet de notre arrêté prédaté et que cependant il est urgent d’après le certificat de la municipalité de Puiseaux de rendre au moulin de Charreau la faculté de tourner dont le prive la perte d’eau occasionnée par le thouard de Chatillon.
Que dans un temps où les glaces empêchaient l’exercice de la plupart des moulins, le service public exige que tous les moulins qui est susceptible de travailler soit mis en état pour prévenir des malheurs de la famine.
Oui l’agent national,
Nous administrateurs composant le Directoire du district de Pithiviers arrêtons que par provision et jusqu’à ce que l’administration ait pu arrêter des mesures définitives pour faire cesser les causes de division qui règnent entre les propriétaires du moulin de Chatillon, Buisseau et Briarre, que la municipalité de Puiseaux est autorisée à faire cesser dès à présent la perte d’eau qui s’opère par le touard de Chatillon et à faire boucher en conséquence ledit thouard de manière cependant que s’il survenait une crue d’eau considérable par la fonte subite des neiges, l’obstacle mis au dit touard pût se levé assez promptement pour empêcher le moulin de Chatillon et lieux circonvoisins d’être inondés.
Fait en séance publique le 9 pluviose 3ème année républicaine



Aujourd’hui deux Prairial l’an troisième de la République Française une et indivisible, environ deux heures après midy, nous Ambroise Louis Delafoy, officier municipal de la commune de Puiseaux, commissaire en cette partie, nous sommes transportés au touard de Chatillon pratiquer sur la rivière d’Essonne à la chute du moulin de Chatillon et audessus du moulin de Charreau commune de Puiseaux, pour en exécution de l’arrêté de l’administration du district de Pithiviers du neuf Pluviose dernier qui authorise la municipalité de Puiseaux par provision et jusqu’à ce que l’administration ait pu arrêter des mezures définitives pour faire cesser les causes de divisions qui règnent entre les meuniers de Chatillon, Charreau et Briarre, à faire supprimer la perte d’eau qui s’oppère par le tuard de Chatillon et à le faire boucher de manière cependant que s’il survenoit une crue d’eau considérable par la fonte subite des neiges, l’obstacle mis à ce tuard put être levé assez  promptement pour empêcher le moulin de Chatillon et lieux circonvoisins à être innondé. Ou étant, nous avons trouvé le Citoyen Jean Guyard meunier du moulin de Charreau et les Citoyens Alliard père charpentier et Mignon serrurier à Puiseaux, ouvriers appelés pour poser à l’embouchure du tuard de question une vanne au moyen de laquelle, on pourrait au besoin retenir ou laisser passer l’eau.
Au même instant est survenu la femme dudit Venard, meunier du moulin de Chatillon à qui nous avons demandé ou était son mari, notre intention de l’appeler pour être présent à l’opperation dont nous étions chargés, et d’après la réponse qu’elle nous a faite que son mari étoit à Pithiviers pour remplir les réquisitions de grains d’Orléans. Nous avons requis les ouvriers de commencer les travaux nécessaires pour poser et mettre en place la vanne dont nous venons de parler, ce qu’ils ont faits.
Ladite Venard s’est retirée après avoir fait entendre que notre ouvrage était inutile et se subsisterait pas longtems. Et tenue différents propos.
Les ouvrages finies et la vanne posée, nous nous sommes retirés en donnant l’ordre au serrurier de poser un cadenat à la visse dont il nous remetterait la clef.
Et avons delà dressé procès verbal pour valloir ce qu’il appartiendra les dits jour et an.
Rayé quatre mots comme inutile au présent acte.


Delafoy                      Chevillard





Aujourdhuy trois Prairial l’an troisième de la République Française une et indivisible, huit heures du matin, est comparu au greffe de la municipalité de Puiseaux, Jean Guyard, meunier du moulin de Charreau, commune de Puiseaux, y demeurant, lequel a dit et dénoncé que la vanne posée hier au devant du tuard de Chatillon, en exécution de l’arrêté de l’administration du district du neuf Pluviose dernier, en présence d’un officier municipal a été renversée cette nuit, les barres de fer rompues et desalliées et la vanne jettée au milieu de la rivière et emportée par le coulant de l’eau devant la porte du moulin de Charreau, qu’ayant le plus grand intérêt de faire supprimer la perte d’eau du tuard de Chatillon qui met son moulin dans le moment ici hors d’état de tourner, il prie la municipalité de prendre sur le champ de nouvelles mesures à cet égard.
Dont et de quoy il a requis acte pour servir et valloir ce qu’il appartiendra et a signé.


L’an 3 de la république française une et indivisible le 3 prairial quatre heures de relevée, Claude Joseph Pommier juge de paix de la commune et du canton de Puiseaux y demeurant assisté de mon secrétaire greffier sur la lettre d’invitation qui m’a été adressée cejourdhuy par la municipalité de cette commune qui renfermait une dénonciation faite par Jean Guyard meunier du moulin de Charrreau y demeurant, commune dudit Puiseaux d’un délit commis la nuit dernière au tuard d’entre ledit moulin et celui de Chatillon par la destruction de la vanne qui avait été posée le jour et lieu par Jacques Aillard l’ainé charpentier et Estienne Mignon serrurier, tous deux demeurant audit Puiseaux ainsi qu’il est constaté par le procès verbal du citoyen Delafoy l’un des officiers municipaux en exécution d’un arrêté de l’administration du district de Pithiviers du neuf pluviose dernier portant transport par la chaussée dudit moulin et arrivé audit tuard nous avons trouvé ledit Jean Guyard et les citoyens Louis Marotte boulanger en la commune de Ladon et Pierre Viron l’ainé vigneron, Michel Poquet garçon meunier demeurant en la commune de Briarre auquel nous avons déclaré le sujet de notre transport et avons en leur présence procéder à l’examen de ladite question, examen dudit tuard dans toutes ses parties, avons reconnu que la vanne qui avait été posée le jour d’hier avait été décelée et les barres de fer rompues dont une est sur place et une autre à moitié cassée de laquelle reste environ moitié scellé par le bout avec du plomb de longueur d’environ un pied et laquelle vanne nous avons reconnu dans la rivière près le moulin de Charreau, lequel délit paraît avoir été fait avec une pince ou un autre outil pointu, ladite barre de fer sur place a été déposée en main de mon secrétaire greffier pour la représenter toutes fois quand il en sera requis fait.
Ce fait avons sommé et requit ledit Guyard et lesdits Viron Marotte et Poquet de nous indiquer les auteurs de ce délit, ont tous répondu qui ne savent ni reconnaissent ceux qui l’ont commis.
Moi juge de paix susdit assisté et par de tout ce que dessus fait est dressé le présent procès verbal sur les lieux et sans distraire pour estre communiquer au procureur de la commune et estre statué ce qu’il appartiendra contre les auteurs dudit délit et ont lesdits Guyard et Marotte signé avec moy et mon secrétaire greffier à l’excecption desdits Poquet et Viron qui ont déclaré ne savoir ni signer de cet interpellé lesdit jour et an a l’effet de constater et dresser procès verbal dudit délit

Vu le présent procès verbal, ensemble                 y enoncée et dattée, je requierre que le Citoyen Venard locataire du moulin de Chatillon, sa femme, son serviteur et servante, le Citoyen Chaumette domicilié à la commune de Grangermont seront à l’instant entendu en déposition a ma requete, pour sur leur dite déposition etre procédé, requis ce qu’il appartiendra.
Fait à Puiseaux ce quatre prairial, l’an trois de la République une et indivisible.





Susdit de nommer au procès verbal d’une part, assisté de mon secrétaire greffier, vu les réquisitoires du procureur de la commune de Puiseaux d’aujourdhuy aussi de l’autre pour ordonner que le citoyen Venard meunier du moulin de Chatillon, sa femme leur serviteur et servante et le citoyen Chaumette domicilié à la commune de Grangermont seront à la requête du procureur de la commune de Puiseaux à comparaitre ce jourdhuy deux heures de relevée pardevant moy en ma demeure à Puiseaux pour déposer sur les faits ………procès verbal d’une autre part.
Fait à Puiseaux, quatre Prairial an troisième de la République française une et indivisible.


Puiseaux le 3 prairial lan 3ème de la République
La municipalité de Puiseaux
Au Citoyen juge de paix de la commune et du canton de Puiseaux

Citoyen
Nous vous faisons passer une dénonciation qui vient de nous etre faite a l’instant par le Citoyen Jean Guyard meunier de Charreau par laquelle il nous prévient que la vanne que nous avons fait placer hier au touard de Chatillon, a été renversée et jettée a la rivière. En conséquence, nous nous vous prions de vous transporter sur les lieux pour dresser procès verbal du délit et entendre en même tems les déclarations qui pourront vous être faites par les personnes qui vous seront indiquées soit par le procureur de la commune soit par le Citoyen Guyard.
Nous joignons ici le procès verbal constatant l’existence de cette vanne et l’arrêté de l’administration qui a ordonné cette mesure.

Salut et fraternité

Procès verbal du touard de Chatillon du 3 prairial l’an 3

Aujourdhuy trente Prairial lan troisième de la République française une et indivisible, entre deux à trois heures après midy, nous Ambroise Louis Delafoy et Jean Mamert Chevillard officiers municipaux de la commune de Puiseaux, commissaires délégués par le municipalité de Puiseaux, NOUS sommes transportés au tuard de Chatillon pratiqué sur la rivière d’Essonne à la chute du moulin de Chatillon et au dessous de celui de Charreau commune de Puiseaux pour en exécution de l’arrêté de l’administration du district de Pithiviers du neuf pluviose dernier qui autorise la municipalité de Puiseaux par provision et jusqua ce que l’administration ait pu arretter des mesures définitives pour faire cesser les causes de division qui règnent entre les meuniers de Chatillon Charreau et Briarre a faire supprimer la perte d’eau qui s’oppère par le tuard et a le faire boucher de manière cependant que sil survenoit une crüe d’eau considérable par la fonte subite des neiges, l’obstacle mis a ce tuard put estre levé assez promptement pour empescher le moulin de Chatillon et les lieux circonvoisins détre inondés, faire opperer de nouveau la suppression de la perte d’eau dont il s’agit, d’une manierre plus solide au moyen de ce que la vanne qui avoit été posée au devant de ce tuard le deux prairial présent mois a été descellée et renversée dans la nuit même.
OU ETANT nous avons trouvé le Citoyen Jean Guyard meunier du moulin de Charreau avec François Vache Macon a Aulnay avec un de ses compagnons appellés par ledit Guyard pour les ouvrages que nous jugerions à propos d’ordonner pour la suppression de ce tuard.
Et comme nous nous disposions a faire pratiquer un batard d’eau pour aviser la suite a ce qui conviendrait de faire, le Citoyen Baudon meunier du moulin de la Groüe commune d’Ondreville qui paraissait dormir sous un saule près du tuard sest levé et est venu a nous en nous demandant du quel ordre nous opperions, en lui répondant nous lui avons donné connaissance et fait lecture de l’arrêté de l’administration du district de Pithiviers du neuf Pluviose dernier, qui ordonne la suppression de la perte d’eau causée par ce tuard. A quoy il a répliqué que cela ne regardait pas le district et que la municipalité de Puiseaux navoit aucun droit a cet endroit, qu’au surplus en sa qualité de propriétaire en partie du moulin de Chatillon il s’opposoit a ce qu’on supprima cette perte d’eau.
NOUS avons observé au Citoyen Beaudon qu’il se trompoit, que l’administration avait la police des rivières et que le droit de la municipalité de Puiseaux émané de l’arreté de cette administration qui la chargoit de faire boucher le touard de Chatillon, que d’ailleurs cette mesure n’étant que provisoire, il serait à même de faire valloir dans tous les tems les prétendus droits du moulin de Chatillon ; que l’administration avait eu pour objet de rendre au moulin de Charreau l’eau qui lui étoit nécessaire pour tourner ce qu’il ne pouvait lui même contester puisque dans le moment actuel les moulins de Charreau et de Briarre étaient sans eau et hors d’état de tourner tandis quelle se perdoit par le touard de Chatillon, que pour entrer dans les vues pacifiques de l’administration, on ne boucherait le touard qu’en partie et qu’on lui laisserait quatorze à quinze pouces d’ouverture sur la largeur pour tirer l’eau en superficie et conserver par la assez de chute au moulin de Chatillon et de l’eau au moulin d’audessous.
Ledit Beaudon s’étant refusé a ces propositions et ayant de nouveau contesté notre droit à cet égard et réiteré son opposition de manière a nous faire croire que nous passions outre il employerait des moyens de résistance, nous avons ordonné la cessation du travail commencé et nous nous sommes retirés en déclarant audit Beaudon que nous dresserions procès verbal du tout, ce à quoy nous avons procédé sur le champ pour servir et valloir ce que de raison.

L’an trois de la république française une et indivisible le 4 prairial une heure de relevée, moi, Claude Joseph Pommier, juge de paix de la commune et du canton de Puiseaux après avoir pris communication du procès verbal du Citoyen Delafoy officier municipal de la commune de Puiseaux qui constate la pose d’une vanne au tuard d’entre le moulin de Chatillon et celui de Charreau du deux du courant de la dénonciation de la destruction de ladite vanne faite par Jean Guyard meunier du moulin de Charreau le jour d’hier sur l’arrêté du directoire du district de Pithiviers du 9 Pluviose dernier qui a ordonné l’apposition de cette vanne audit tuard, le tout qui m’a été adressé par la municipalité avec invitation de faire diligences nécessaires pour connaître les destructeurs de ladite vanne, en conséquence de me transporter sur le lieu contentieux pour dresser procès verbal du délit, en satisfaisant au réquisitoire de la municipalité, je me suis avec mon secrétaire greffier transporté sur le tuard de question et j’ai dressé procès verbal dudit délit en présence des citoyens cy dénommés en datte du jours d’hier pour estre communiqué au procureur de cette commune et estre statué lequel appartiendra par la communication qui lui a été fait dudit procès verbal, je requiers que le Citoyen Vénard et autre, entendus     en déposition à sa requête à l’effet de quoy en exécution de mon ordonnance de ce jourd’huy ledit procureur de la commune a fait citer par …………Devilliers huissier ledit Vénard et autres qui lui ont indiqué à comparoitre lieu et heure susdit pour dire et déposer vérité sur les faits et circonstances du délit dont est question audit procès verbal duquel il sera fait lecture avec déclarations que faute pour eux de comparaitre sur la citation, ils seront contraints par les juges………par.la loy, j’ai reçu en déposition les témoins traduits vers nous par le procureur de la commune avec le secrétaire greffier ainsi qu’il suit.
Est comparu Amand Chaumet vigneron demeurant à Grangermont, a dit se nommer de ce nom être âgé de cinquante ans d’après lecture qui lui a été présentement faite des procès verbeaux et dénonciations susdattée.
Déposé qu’il a été le jour d’hier sur les quatre heures du soir au moulin de Chatillon qu’il a appris par la femme de Venard que lorsque nous étions au tuard (dans la marge est indiquée; sur ce qu’il lui a demandé ce que ces Messieurs faisaient la bas) elle lui a dit qu’il avait été posé la veille une vanne au tuard et quelle avait été défaite la nuit et qu’il ignore les auteurs de ce délit qui est tout ce qu’il a dit scavoir lecture a lui faite, de sa déposition a dit quelle contient vérité et qu’il persiste et a signé.
Et le Citoyen Venard meunier demeurant au moulin de Chatillon commune d’Ondreville a dit se nommer François Venard estre âgé de trente deux ans après lecture qui lui a été présentement faite des dénonciations et procès verbeaux susdatté.
Déposé que le jour que la vanne a été posée au tuard de question, il étoit à Pithiviers que lorsqu’il est arrivé, que sa femme lui a dit que l’on avait posé une vanne audit tuard quelle avait été voir comme on posoit cette vanne, quil a appris le lendemain dans l’après midy par un de ses garçon meunier que la vanne avait été otée, quil l’avait entendu dire à Charreau et quil ne connaissait pas les auteurs du délit, qui est tout ce qu’il a dit et scavoir lecture a lui faite de la présente déposition, a dit quelle contient vérité et qu’il persiste et a déclaré ne scavoir signé de ce interpellé.
La Citoyenne Chaumet fille au service du Citoyen Venard demeurant à Chatillon commune d’Ondreville a dit se nommer Anne Chaumet âgée environ vingt et un ans après lecture qui lui a été présentement faite desdits procès verbaux et dénonciation susdatté.
Dépose quelle n’a aucune connaissance des délits commis au tuard de question, quelle a seulement vu du monde travailler avant hier, pour scavoir ce qu’ils y faisaient, qui est tout ce quelle a dit savoir, lecture a elle faite de la présente déposition, a dit quelle contient vérité et a persisté, a déclaré ne scavoir signé de ce interpellé.
Le Citoyen lainé cy devant ……….. garçon meunier chez le Citoyen Venard meunier à Chatillon commune dudit Ondreville, a dit se nommer François Lainé estre âgé de trente trois ans, après lecture qui lui a été faite desdits procès verbaux et dénonciations susdattés.
Dépose que le jour que la vanne a été posée il était à Beaumont, quil a appris que le jour d’hier lorsqu’il avait du monde au tuard, qu’il ignorait ce qui se faisait et qu’il ne s’en est point mis en peine et n’a aucune connaissance de ce délit, qui est tout ce qu’il a dit scavoir, lecture a lui faite de sa déposition, a dit quelle contient vérité et a persisté et signé.

Et le quinze Prairial an trois de la République une et indivisible est comparu devant moy, juge de paix susdit et Madeleine Bouvard épouse du Citoyen Venard appelée pour la citation du jour d’hier à l’effet de déposer et déclarer si elle a eu connaissance des faits et circonstances du délit commis et dont il est question audit procès verbal duquel je lui ai fait lecture, laquelle dit femme Venard a dit se nommer Madeleine Bouvard, estre âgée de trente sept ans.
Dépose quelle a connaissance que le Citoyen Mignon et Haillard travaillaient au tuard pour poser la vanne qui étoit sur la chaussée, quelle a parlé au Citoyen Devilliers, quelle a appris le lendemain par un de ses garçons meunier qui lui avait dit que la vanne était otée, qu’il l’avait vu dans la rivière, quelle n’a aucune connaissance des auteurs du délit qui est tout ce quelle a dit scavoir, lecture a elle faite de sa déposition, a dit quelle contient vérité, a persisté et signé.