Histoire de Gaubertin, d'après les notices historiques de Maxime Beauvilliers en 1851



Histoire de Gaubertin, dont les notices historiques rédigées par Maxime Beauvilliers en 1851 m'ont été d'un grand recours, ainsi que les renseignements concernant l'église et ses pratiques rédigées toujours par M Beauvilliers.
Monseigneur Dupanloup, membre de l'académie française, évêque d'Orléans, a posé une suite de questions archéologiques à tous les curés de son diocèse de Sens, et les pria de recueillir tous les renseignements désirables. Le nouveau curé de Gaubertin, Monsieur l'abbé Léger, chargé de ce travail, en janvier 1859 demanda à , Monsieur Maxime Beauvilliers, propriétaire du domaine d'Orvilliers, sis à Gaubertin, bâchelier ès lettre de la faculté de Paris, conseiller municipal de la commune de Gaubertin, d'exécuter les demandes et les rédigea ainsi:  
Y a-t-il eu un curé dont le souvenir soit resté durable dans la commune de Gaubertin?
Du mois de septembre 1720, au mois de juillet 1747, Mr Roch Charles Gratien, Dugaudin, a été curé de la paroisse de Gaubertin pendant 27 ans. Il devint ensuite curé de Thorigny, diocèse de Sens. Ce vénérable prêtre, pendant son long service, a pris note sur des registres qui sont tenus avec le plus grand soin, de tous les événements qui pourraient intéresser l'église ou la paroisse de Gaubertin.
Il vécut dans la meilleure obligeance avec les membres de la famille Du Deffan, alors seigneurs de Gaubertin: ce qui attira sur son église des libéralités qu'il mentionna sur ses registres, avec la plus scrupuleuse exactitude.
Le 14 mai 1770, Gratian, Dugaudin, laissa aux curés de Gaubertin, 30 perches de terre et prés, à la charge de dire par an, quatre messes à perpétuité à son intention.
Il fit relever les murailles du cimetière, poser la chaire à prêcher et le rétable de l'autel de la Vierge. Il fit changer les fonds baptismaux qui portent l'écusson sculpté en pierre de la famille Du Deffan, enfin, il fit mettre 20 bans dans la nef.
Du mois d'octobre 1785, à celui d'avril 1793, la commune de Gaubertin avait pour curé l'abbé Plassier. Le digne prêtre fut respecté dans sa paroisse, jusqu'au moment de la suppression du culte. La commune de Gaubertin traversa aussi paisiblement que possible l'époque de la Terreur : on n'a pas à signaler des profanations religieuses, ni des scandales trop fréquents dans cette fâcheuse période de notre histoire.
A ce moment, l'ancien presbytère fut vendu à vil prix, au district de Boiscommun, les titres de noblesse de la famille de la Taille-Gaubertin , les papiers seigneuriaux, les plus vieilles archives de la commune furent malheureusement brûlées, par ordre du gouvernement révolutionnaire.
Quelles sont les reliques existant dans l'église de Gaubertin?
La commune de Gaubertin possédait autrefois les reliques de ses deux patrons, celles de St Aubin et celles de St Blaise. Les reliques de St Aubin, à ce que rapporte la tradition, étaient conservées dans une châsse qui a été transférée à Saint Aubin la Ferté. Celles de Saint Blaise ont été également enlevées et se trouvent actuellement, dit-on, déposées dans l'église de Dimancheville près de Puiseaux.
Quelles sont les moeurs du pays et les locutions particulières à la province ?
1° les habitants de Gaubertin sont excessivement laborieux, économes, d'un caractère généralement docile, ils ont des habitudes d'ordre et de tranquillité.
2° l'agriculture y a fait de grand progrès. Il y a trente ans, les habitants de Gaubertin étaient moins laborieux et pourtant moins aisés. Ils vivaient très pauvrement. Aujourdh'ui, ils sont encore d'une extrême sobriété. Néanmoins, leur nourriture commence à se ressentir de l'amélioration de leur position.
3° en fait de locutions curieuses et spéciales à la commune de Gaubertin, il convient de citer celle-ci: n'être pas distingué. Dire d'une personne qu'elle n'est pas distinguée, signifie qu'elle n'est pas fière, qu'elle est affable, qu'elle accueille bien tout le monde sans distinguer leur rang, leur position, leur fortune. Enfin dire d'une personne qu'elle n'est pas distinguée, c'est faire son éloge. 
Au contraire, lorsqu'on dit d'un homme : il est distingué, on attache à cette expression un sens défavorable.
4° on dit d'une personne croyante, ayant la foi, elle est bien religionnaire.
5° lorsque le temps, sans être positivement mauvais, devient pluvieux, maussade et qu'il gêne les cultivateurs dans leurs occupations des champs, on dit : le temps est à la débauche, il fait de la nuisance.
6° enfin une vieille et significative expression passée dans le langage normal et familier de la commune de Gaubertin fait comprendre combien était grand, même avant 1789, l'esprit d'indépendance du paysan Gâtinais. Lorsqu'on veut désigner un porc, on dit un gentilhomme. On ne saurait trop le reconnaître, cette expression a un cachet tout particulier et elle est une protestation véritablement éloquente qui fait comprendre d'une manière énergique, pittoresque que même sous l'Ancien Régime, dans l'ignorance profonde où il était plongé, quoique attaché à la glèbe, le paysan, véritable descendant de Jacques Bonhomme ne se soumettait pas sauf murmurer devant son seigneur qu'il rongeait son frein, qu'il gardait encore dans son cœur une sentiment de dignité personnelle qui fait honneur à la province de ce Gâtinais.
Indiquer dans un tableau les noms des différents curés de Gaubertin
1602-1607      Mr Lhuillier
1607-1610      Mr Bonnet
1610-1633      Mr Delavanne né à Barville
1633-1656      Mr Dupuis Jacques né à Boynes
1656-1673      Mr Menant
1673-1679      Mr Auger Louis né à Bernay (Normandie)
1679-1681      Mr Falluet François ancien curé de Givraines
1681-1701      Mr Drouin Philibert né à Bourgogne
1701-1716      Mr Deslaches Antoine Auvergnat de nation dit Mr Gratian = Dugaudin sur son registre
1716-1720      Mr Dupaÿs Michel Jean Marie né à Nemours
1720-1747      Mr Gratian = Dugaudin né à Sens
1747-1770      Mr Saget Jean Baptiste né à Montargis
1770-1785      Mr Sinsard
1785-1793      Mr Plassier
1793-1808      Mr Foussereau
1808-1813      Mr Lavigne
Interruption pendant 45 ans, la paroisse de Gaubertin a été desservie par le curé de Barville.
1858 juin         Mr l'abbé Léger né à Villeurbanne près de Lyon, nommé curé par Monseigneur Dupanloup.
1866 janvier    Mr ??????? Pierre, Jules, prêtre au diocèse de Clermont Ferrant le 23 octobre 1825, installé le 1er janvier 1866.
Château et Seigneurie de Gaubertin
Indiquer dans un tableau les anciennes familles seigneuriales de la terre de Gaubertin
1450 - 1°) Guillaume de Barville, seigneur de Gaubertin, Barville, Maisoncelles et autres lieues, possédait les château de Gaubertin en 1450
Nota: Guillaume de Barville était allié à la famille de Courtenay et à celle de Boulainvilliers.
2° Christophe de Bougy, seigneur d'Ascoux et de la Motte Chemault, devint possesseur de la seigneurie de Gaubertin en 1492.
3° Mr de Verton et sa famille, devinrent propriétaire de la seigneurie de Gaubertin de 1500 à 1600.
4° Pierre Boitel, succéda à Mr De Verton , comme propriétaire de la terre de Gaubertin de 1600 à 1627.
Nota: Pierre Boitel est l'auteur des tragiques accidents des hommes illustres depuis le 1er siècle jusqu'en 1616. Il est encore l'auteur de 1° le Tableau des Merveilles du Monde (1617)  et 2° La défaite du faux amour par l'unique des Braves de ce temps (1625).
5° La famille Harlay-Montmorrency., posséda la terre de Gaubertin de 1627 à 1660.
6° La terre de Gaubertin fut possédée pendant un siècle par divers membres de la famille Du Deffan. De 1660 à 1760.
7° Durant la périodede 1760 à 1793, la terre de Gaubertin appartient au Chevalier de la Taille.
8° De 1793 à 1810, Madame Veuve de la Taille et sa sœur, Madame Laisné de Sainte Marie, devinrent propriétaires de la terre de Gaubertin.
9° De 1810 à 1834 : pendant ce temps, Mr et Mme Barbot furent propriétaires de la terre de Gaubertin.
10° A cette époque, le château de Gaubertin et ses dépendances furent vendus à Monsieur Lecaron de Fleury.

Tableau des propriétaires du château de Gaubertin
1450
Guillaume de Barville
1492
Christophe de Bougy
1500 à 1600
Famille de Verton
1600 à 1627
Pierre Boitel
1627 à 1660
Harlay (Montmorency)
1660 à 1760
Famille Du Deffan
1760 à 1793
Chevalier de la Taille
1793 à 1810
Veuve de la Taille et Me Laisné Ste Marie
1810 à 1834
Monsieur et Madame Barbot
1834
Monsieur Lecaron de Fleury

Tombes existant dans le choeur et l'église de Gaubertin
1701
Philibert Drouin, âgé de 58 ans, curé de Gaubertin, fut à cette date inhumé dans le choeur de l'église
1714
le 31 juillet 1714, a été inhumé dans le choeur de l'église, le corps de Messire Edme Du Deffan, seigneur de Gaubertin, valet de la garde robe du roi Louis XIV, décédé à 75 ans,
1716
le 5 juillet a été inhumé dans le choeur de l'église, le corps de Messire Antoine de Lesclache, curé de Gaubertin, par François Reneux, curé de Beaumont, doyen rural du détroit du Gâtinais.
1719
Le 4 octobre a été inhumé dans le choeur de l'église de Gaubertin, le corps de Martin Montereau, lequel en vertu d'un acte passé devant Maître Régnard, notaire à Beaumont, a légué le 1er octobre 1719, 7 livres de rente, à la charge de dire un libera pour son âme, le jour de Carême pressant.
1729
Le 4 septembre, a été inhumé dans le choeur de l'église de Gaubertin, le corps de Messire Edme Robert Du Deffan, écuyer valet ordinaire de la garde robe du roi, âgé de 52 ans , en présence de son gendre, Messire Jean de Burguière, officier du roi.
1739
Le 22 avril, le corps de Mademoiselle Françoise Henriette, fille de Messire Marie Benoist de la Barre, âgé de 55 ans, avocat au parlement et ancien receveur des tailles de l'élection de Nemours. La présence de Mr Henry Benoist, curé de Beaune la Rolande, son frère et Denis Miger, avocat au parlement et bailli du comté de Beaumont.
1752
Le 9 Mai 1752, a été inhumé dans l'église de Gaubertin le corps de Madame Elisabeth Benoist de la Barre, âgée de 28 ans.
1754
Le 28 septembre 1754, a été inhumé dans l'église de Gaubertin, le corps de honorable Dame Marie Marcelat, Veuve Benoist de la Barre, en présence de Miger, avocat au parlement, bailli de Beaune et Miger fils, lieutenant des gardes de porte chez le roi.
1759
Le 17 octobre, a été inhumé dans l'église de Gaubertin, le corps de André Benoist de la Barre, bourgeois de cette paroisse.
1772
Le 7 avril, a été inhumé dans l'église, le corps d'Angélique Françoise Marcellat, fille de Marcellat, conseiller du roy, receveur des tailles.

Ont été inhumés dans le cimetière
1780
Le 16 octobre, le corps de Jean-Baptiste Laureau, officier communal de la maison du roi, décédé à Eaudelimon, dans sa maison de campagne.
1785
Le corps de Messire Jacques Sinsard, curé de Gaubertin.
Le corps de Messire Edme de la Taille, décédé à l'âge de 51 ans, chevalier seigneur de Gaubertin, des petites châtellenies, de la Tour des Champs et autres lieux, lieutenant de nos seigneurs les Maréchaux de France, au département de Pluviers, Yèvre le Châtel et pays circonvoisins.
1786
Le 26 janvier, en présence de Messire Jacques Hector de la Taille, chevalier seigneur patron de Marsainvilliers, seigneur des Essarts, du Buisson, de la Grand' Cour d'Estouy et seigneur d'Ouville et Ramoulu, chevalier de Saint Louis, lieutenant, commandant le bataillon de garnison du régiment de Provence, frère du défunt et de Messire Jean Louis Baron d'Aussy, chevalier seigneur de Bardy et autres lieux, écuyer de main de Monsieur, fils de France (depuis Louis XVIII) frère du roi, Messire Baron D'Aussy, cousin du défunt.
  
Remarques consignées sur les registres de la paroisse par le curé Gratian = Dugaudin
La nuit du 19 au 20 octobre 1737, on vola encore notre église. On tenta d'abord de forcer et briser la petite porte, mais comme l'entreprise parut trop difficile aux voleurs, ils démolirent une fenêtre qui donne sous les cloches, par laquelle, ils entrèrent dans notre dite église, forcèrent la porte du banc qui donne dans le choeur, y entrèrent, et de là dans la sacristie dont ils ouvrirent les portes, aussi bien celles du bureau où l'on garde le calice et les linges, et ne touchèrent à rien. Ils forcèrent dans le choeur, une petite fenêtre dans laquelle les marguilliers ont coutume de serrer l'huile pour la lampe, de là furent dans la nef, où ils rompirent tous les troncs et le comptoirs des marguilliers et prirent l'argent qui était dans lesdits troncs et comptoirs, qui pouvait former en tout, la somme de 25 à 30 livres, prirent deux rideaux d'indienne, qui valaient 15 à 16 livres et sortirent de là, par la grande porte dont ils cassèrent la serrure, pour n'en laisser aucune entière.
Notre dite église avait été encore volée le mardi gras de l'année 1735 par un jeune homme de cette paroisse, dont je supprime le nom, n'étant pas nécessaire que la postérité en soit informée, de crainte que la tâche de son crime ne ternisse par la suite, sa postérité innocente. Ledit quidam s'enferma dans notre église et força tous les troncs, et prit bien 50 livres d'argent, dont notre fabrique fut indemnisée par le père du coupable.

Pertes des récoltes = Disettes
Le 25 juin 1740, notre paroisse de Gaubertin fut battue par la grêle qui causa la perte des ¾ de nos vignes et de plus de la moitié de nos blés. Cet orage de grêle, affligea le même jour, un nombre très considérable de ces paroisses, tant de ces cantons que d'autres du royaume. Les blés qui d'ailleurs avaient été endommagés et gâtés par la rouille, ne rendirent rien et il fut très cher. Le vieux se vendait 40 et 44 livres le sac, et le nouveau 30 à 34 livres le sac, 20 livres l'orge et 8,9 et 10 livres l'avoine. Les pluies qui sur la fin de l'année et pendant tout le commencement de 1741, furent très fréquentes et très abondantes, causèrent des dégâts affreux, dans un grand nombre de province du royaume et dans bien d'autres royaumes que le nôtre.
La misère a été cette année 1741, telle que suivant les rapports les plus anciens, jamais de connaissance et de mémoire d'hoc, on ne l'avait vue pareille.
Le parlement de Paris rendit un arrêt le 30 octobre 1740, tendant à pourvoir à la subsistance des pauvres, par lequel tous les particuliers furent obligés de donner le sol pour livre, des 2/3 de tous leurs biens, pour y contribuer.
L'hiver de 1740 à 1741 fut peu rude, mais après avoir fait un beau mois de février 1741, l'hiver reprit au mois de mars et dura jusqu'au 13 mai et la gelée devint et fut alors si forte que nos vignes furent presque totalement perdues, et tous les fruits sans en excepter aucun, périrent tous.

Archives de Gaubertin
Notes et particularités recueillies sur les Registres.
Le plus ancien registre de Gaubertin remonte à 1617 et se termine en 1718.
Gaubertin faisait partie en 1695, de la lieutenance générale du bailliage et siège présidial de Montargis. Le registre des actes de l'état civil 1695-1696 a été paraphé par Dominique Lhoste, seigneur de Selorge et autres lieux, conseiller du roy, lieutenant de bailliage de Montargis.
Gaubertin en 1707 cessa d'appartenir au bailliage de Montargis et fut incorporé dans l'élection de Nemours.

Dépenses faites dans l'église de Gaubertin.
1697
Les vases et vaisseaux pour les saintes huiles ont été achetés et ont coûté 27 livres et 5 sous.
1721
Le retable de l'autel de la Vierge a été posé en 1721 par Monsieur Barchou, menuisier à Beaune, au mois de juillet, et Mademoiselle Du Deffan donna un tableau représentant une assomption de la Vierge, lequel fut attaché au cadre dudit retable, et le tout fut placé dans la nef de l'église de Gaubertin.
1734
On a fait en l'année 1734, relever les murailles du cimetière, jusque sur les fondements, il a coûté 42 livres seulement pour l'ouvrage des maçons.
1735
On a fait pour l'année 1735, dans l'église de Gaubertin, une chaire à prêcher qui avait été achetée de la fabrique de Beaumont, qui a coûté 15 livres, et qui a été payée des deniers de Henry Benoist de la Barre, receveur des tailles de l'élection de Nemours, bienfaiteur de cette église.
1773
Au mois de mars 1773, on a placé les quatre tableaux de l'autel qui ont été faits à Milly, par le Sieur La Manne, peintre, à qui on a payé 120 livres.


Travaux faits à l'église de Gaubertin
1745
On a fait faire dans l'église de Gaubertin en l'année 1745, des bancs uniformes qui ont coûté entre la stalle et la chaire de Monsieur le Curé, la somme de 120 livres.
On a fait en même temps, changer les fonds baptismaux qui étaient tous cassés. Les fonds baptismaux qui existent encore actuellement, portent l'écusson de la famille Du Deffan sculpté en pierre.
On a aussi changé le confessionnal, qui était au haut de l'église, aussi bon que les dits fonds baptismaux. Chaque particulier a donné 20 sous pour la reconnaissance de sa place et les nouvelles places ont été payées 2 livres chacune.
1746
On a fait dans l'année 1746, des bancs uniformes dans la nef, au nombre de 19. Chaque place a été adjugée pour deux livres pour chaque particulier qui n'en avait point et ceux qui en avaient n'ont donné que 20 sous pour la reconnaissance de ladite place. Les dits bancs ont été faits sous les marguilliers Jean Raffard et Guillaume Boucheron, par Jacques Plaire, menuisier à Beaune.
Ce menuisier a fait aussi, en la même année, la boiserie qui encadre un tableau de la Sainte Vierge qui est dans un cadre doré et qui a été donné à la dite église de Gaubertin, par Dame Henriette Du Deffan, épouse de Monsieur Desjardin, commissaire général des vins. La même année 1746, on a fait changer les fonds baptismaux qui étaient en bas de la dite église, et on les a fait mettre au-dessus de la petite porte allant aux cloches. Sous cette date, est inscrite la mention suivante de la main même du curé Gratien = Dugaudin.
Je soussigné, ai pris possession, le 21 novembre 1746, de la cure de Thorigny à trois lieues de Sens, à laquelle j'ai été nommé par Messieurs les Chanoines de Sens, après 27 ans d'exercice à Gaubertin, de Septembre 1720 à Juillet 1747.
Mon successeur est Monsieur Jean-Baptiste Saget de Montargis.

Noms des évêques et archévêques qui ont visité l'église de Gaubertin et donné la confirmation.
1726
Le 14 mai 1726, l'archévêque de Sens confirme les habitants de Beaumont, et le 16 mai, il visite l'église de Saint Aubin de Gaubertin, donne la bénédiction du saint sacrement et donne la confirmation à Madame Catherine Agathe Du Deffan.
1735
Le 4 novembre 1735, Monseigneur Jean-Baptiste Languet de Gergey, archévêque de Sens, donne la confirmation aux habitants de Beaumont et à ceux de Gaubertin qui étaient au nombre de 10, et aux habitants de plusieurs autres paroisses.
1746
Le 18 mai 1746, le même archevêque donne la confirmation à Boynes, aux peuples du dit lieu et à ceux de la paroisse de Gaubertin, au nombre de 70 et aux peuples de Nancray, Barville, Givraines
1776
Monseigneur de Laurenst, évêque de Saint Malo, confirme à Beaumont 130 personnes d'Egry, Barville et Gaubertin.
1858
Le 2 mai, visite de Monseigneur Dupanloup, évêque d'Orléans, qui donna la confirmation aux habitants de Gaubertin. La conséquence de cette visite a été la nomination de Monsieur l'abbé Léger à la cure de Gaubertin et le rachat d'un presbytère.

Baptêmes de cloches
1710
Une cloche au nom de Catherine Agathe, a été baptisée le 21 août 1710, la marraine a été Catherine Agathe Du Deffan
1728
Mr Gratian Dugaudin a fait à la date du 10 août 1728, la bénédiction de la grosse cloche de la paroisse de Gaubertin, du poids de 700 livres, qui a été nommée Catherine Agathe Louise, par son parrain, haut et puissant seigneur, premier baron chrétien de France, Christian Louis de Montmorency = Luxembourg Prince de Tingry, souverain de Lusse, comte de Beaumont, marquis de Bréval, baron de Lantabat Ortabat d'Achaze, vicomte de Pledran le Tinul et la ville (= Hellio, seigneur du Tertre = Jouan et autres lieux), lieutenant général des armées du roy et de la province de Flandres, gouverneur des villes et citadelle de Valenciennes, commandeur en chef de la dite province, et la marraine Mademoiselle Catherine Agathe Du Deffan.
1777
Le 28 août, a été baptisée la première cloche qui a été nommée Edme Marie, par le parrain et la marraine, Monsieur et Madame de la Taille
1785
Le 5 mai , a eu lieu le baptême de la grosse cloche, fondue à Boësses, la dite cloche a été nommée Marie Madeleine, par Monsieur et Madame Verneau, parrain et marraine.
1833
Le 23 mai 1833, a été bénite la cloche nouvelle de Gaubertin, d'après la permission de Monseigneur l'évêque d'Orléans, sous le nom de Marie Emilie. Le parrain a été Monsieur Marie Joseph Beauvilliers, propriétaire, demeurant à Pithiviers, la marraine a été Emilie Marie Chevrel, épouse de Monsieur Pierre Peynaud, huissier à Beaune. La minute du baptême porte la signature de Monsieur Beaudoin, alors curé de Barville, de Beauvilliers, parrain , de Madame Chevrel, femme Peynaud, de Monsieur Delorme, maire, de Mrs Poulain, Boucheron et Goudou marguilliers. Monsieur Maxime Beauvilliers, rédacteur de la présente notice, alors âgé de 13 ans , fils de Monsieur Beauvilliers parrain, a également signé, et c'est avec une tendre émotion qu'après 26 ans de distance, il voit sa signature enfantine apposée à côté de celle de feu son père.

Noms des personnes de qualité qui ont figuré dans des baptêmes ordinaires.

1673
Le 27 octobre, a été baptisé Louis Du Deffan, fils de Monsieur Edme Du Deffan, valet de la garde robe ordinaire du roi, et de Madame Dauberon, sa femme
1696
Le 30 septembre, a été baptisé Edme Paul Barbarin, qui a eu pour parrain Paul Textard, avocat au parlement et bailli du comté de Beaumont et de Madame Catherine Agathe Du Deffan.
1716
Le 30 novembre, a été baptisé Nicolas Pacault. Le parrain a été Monsieur Lefebvre, intendant de Messire, Achille de Harlay, chevalier comte de Beaumont et autres lieux, conseiller d'état, et la marraine Madame Catherine Agathe Du Deffan.
1720
Le 28 octobre, a été baptisé François Charles Villain, le parrain a été Monsieur François Charles Du Deffan fils, et la marraine Madame Urbine Catherine Du Chemin de Gaubertin,
1740
Le 17 août a été baptisé Nicolas Henry Du Pollet, fils de Antoine Du Pollet, écuyer, seigneur de la Denizière et autres lieux, chevalier de Saint Louis et Madame Catherine Urbine De Vallière, son épouse ( de la famille Du Deffan)
1750
Le 9 octobre, baptême de Dorothée Habert, fille d'Habert, concierge du château de Gaubertin. Le parrain a été Messire Charles François Du Deffan, écuyer, officier ordinaire de la garde robe du roy, huissier de la chambre de Madame la Dauphine, seigneur de Gaubertin. La marraine a été Madame Elizabeth Dorothée Du Deffan, femme de chambre de Monseigneur le Dauphin et Madame la Dauphine.
1773
Le 10 janvier a eu lieu le baptême de Edme César de la Taille, fils de Edme de la Taille, seigneur de Gaubertin, des petites châtellenies, de la Tour des champs et autres lieux, lieutenant de nos seigneurs maréchaux de France au département de Pluviers, Yèvre le Châtel et pays circonvoisins et de Marie Françoise Paichereau du Solay, ses père et mère.
Le parrain a été Messire Alexandre César de la Taille, chevalier mousquetaire du roi, en la première compagnie, cousin paternel, la marraine Mademoiselle Catherine de la Taille, sœur de l'enfant.
Les témoins ont été : Dame Marie Marguerite Masson du Monceau, douairière de Meslin, grande tante de l'enfant, Antoine Hector de la Taille, vivant chevalier seigneur du Boulay, Holinville, Intville et autres lieux, capitaine au régiment de la marine, chevalier de l'ordre royal militaire de Saint Louis, Messire Jean-François de la Taille, chevalier seigneur de Trotinville, Guigneville, Nonville, Andonville et autres lieux, ancien capitaine au régiment de la marine, cousin du côté paternel et Dame Angélique Elizabeth Legeret du Lude son épouse.

Naissances de personnes de qualité
1726
Le 14 juillet, naissance d'un enfant, dont le parrain a été François de Selve, chevalier, seigneur de Girol, et la marraine, Catherine Urbin Duchemin, de la famille des Du Deffan.
1740
Naissance de Agathe Louise Edmée Desjardins, fille de Messire Pierre Marie Desjardins écuyer, et de Dame Henriette Françoise Du Deffan, son épouse,

Mariages de personnes de qualité
1715
Le 21 octobre, mariage célébré en présence de Maître Henri Benoist, conseiller du roi et receveur des tailles, élection de Nemours, et de Maître Henri Marie Benoist, son fils, avocat au parlement et de Messire Robert Du Deffan, écuyer, valet ordinaire de garde robe chez le roi, et seigneur de Gaubertin,
1731
Le 13 janvier, mariage entre Louis Du Deffan de Gaubertin, enseigne de vaisseau du roi, veuf de Thérèse Savary, et Françoise Tiguache, veuve de Martin Dominique Pernot, huissier du roi.
1737
Le 19 février, mariage de Messire Antoine Du Polet, seigneur de la Denizière, écuyer, capitaine du régiment reine infanterie, avec Demoiselle Catherine Urbin de Vallière, fille de Urbin de Vallière, écuyer, maréchal des camps et armées du roi et de Catherine Agathe Du Deffan.

Dons d'ornements faits à l'église de Gaubertin
1725
Le 9 octobre, Mademoiselle Agathe Du Deffan, a donné à l'église de Saint Aubin de Gaubertin, un beau dais de tapisserie, doublé d'un beau damas à fleurs d'or, garni de quatre pommes de même étoffe et de son châssis et de quatre bâtons à vis. (ce que Mr Gratian Dugaudin, a suivant ses expressions, inséré sur son registre, pour servir le monument, à la piété et libéralité de la Demoiselle Du Deffan).
1730
En octobre, Madame Françoise Piguache, veuve de Monsieur Pernot, remariée en deuxième noce à Monsieur Louis Du Deffan a donné à l'église, une petite boite d'argent, ou un petit ciboire, pour porter le saint viatique aux malades, pendant les mauvais temps.

Rentes données à l'Eglise
1719
Le 4 octobre, Martin Montereau à légué à la fabrique de Gaubertin, 7 livres de rente à la charge d'un libera pour son âme, le jour de Carême prenant. La donation a été passée devant Maître Régnard, notaire à Beaumont le 1er octobre 1710.
1731
Le 28 septembre, René Sevin, domestique de la Veuve Ferret D'ounoy  près Bellegarde, a légué 5 livres de rente à l'église de Gaubertin, par acte passé devant Maître Régnard, notaire à Beaumont.
1732
Par testament du 31 août 1732, marie Jumat, femme de Jacques Foucault, âgée de 64 ans, a laissé une rente à la fabrique de Gaubertin ( voir acte de donation passé en février 1733 chez Maître Etienne Renard, notaire à Beaumont.
1737
Par acte, ce jour de 28 juillet, devant Maître Renard, notaire à Beaumont, Anne Ramon, veuve Poisson a légué 4 livres de rente à la fabrique de Gaubertin.

Chasuble et étole données par Mademoiselle Du Deffan
1745
On a fait faire une chasuble de damas blanc et à fleurs, dont l'étole avait été donnée par Mademoiselle Du Deffan : la dite chasuble a coûté 40 livres 16 sous de façon, compris les 8 aunes blanc du voile et celui de l'étole en partie.

Dons de biens immeubles légués à l'église de Gaubertin
1705
Le 28 juin, Madame Marie-Madeleine, épouse de Gaspard Roy de Tancarville, a légué à l'église de Gaubertin, par testament olographe, reçu par Maître Régnard, notaire à Beaumont.
2 tiers de terre, sis au territoire de Beaumont, lieu-dit les Sablons, tenant d'un bout lieu-dit les Portes, d'autre bout au chemin de Beaune à Boësses, d'un long à Monsieur Besnoit de la Barre, d'autre long à Monsieur Bataille.
A la charge de chanter tous les ans, à perpétuité, au jour de la fête du Saint Sacrement, un libera, avec la collecte quoesumus. Et c'est Monsieur de Tancarville qui jouit de l'héritage ci-dessus, dont il rend à la fabrique de Gaubertin, 4 livres de rente par an. Monsieur de Tancarville a passé reconnaissance de la dite rente, au profit de la fabrique de Gaubertin, le 20 octobre 1733, devant Monsieur Etienne Renard, notaire à Beaumont.
1722
Le 8 février, Mademoiselle Catherine Agathe Du Deffan, fonda une école à Gaubertin, et pour cela, elle acheta de Michel Livernet et de Catherine Jacob, sa femme, une maison sise vers le presbytère avec 5 quartiers de terre en plusieurs pièces dont elle fit donation à la paroisse, pour y loger et entretenir un maître d'école, à la charge pour lui d'assister à tous les offices qui se célébreront dans l'église de Gaubertin, de chanter, de servir et faire servir toutes les messes du dit Sieur curé et de plusieurs autres petites charges. Le tout a été stipulé dans un contrat passé devant Maître Regnard, notaire à Beaumont, le 8 février 1722. Par le même acte, la dite Demoiselle a donné à la cure de Gaubertin, un demi quartier de pré, acquis de Livernet et sa femme, situé au bas du presbytère, tenant d'un long au pré du vieux presbytère, d'autre long à Livernet, d'un bout sur les murailles du presbytère.
Nota: Monsieur Maxime Beauvilliers, rédacteur de la présente notice qui avait connaissance de l'existence et de la date de la donation de Mademoiselle Du Deffan a fait réintégrer la commune de Gaubertin dans la propriété et possession des fosses d'aisances de Sancy, qui étaient comprises dans la présente donation.
Le Sieur Denis Martin, ancien maçon à Gaubertin, s'était emparé depuis plusieurs années de ces fosses d'aisances, mais Monsieur Beauvilliers ayant fait lever à Beaumont l'expédition de cette donation, le Sieur Martin abandonna par acte sous seings privés enregistrés, la propriété de ces fosses d'aisances qui appartiennent bien et dûment à la commune de Gaubertin.


Etat des biens de la cure de Gaubertin dressé par Monsieur le curé Gratian = Dugaudin


Le 31 octobre 1729
Le presbytère
18 cordes de prés au bas du jardin
12 perches et demie de terre proche de l'église (portion où sont les arbres fruitiers de marais), tenant d'un long à Jacques Foucault, d'autre à Severin Picard, d'un bout sur la muraille du cimetière, d'autre sur la rue allant de l'église à Barville.
16 perches de terre sise à Sancy, tenant d'un long et d'un bout à Severin Picard, d'autre long à Etienne Duchon. Les hoirs de Séverin Picard jouissent de 16 perches et demie de terre et moi (curé Gratian, Dugaudin) du ½ quartier de jardin, mais il n'y a nul échange, et c'est par accommodement et sans préjudices des droits de mes successeurs.
25 perches de vigne à Champcolon.
12 perches de vigne à Champcolon
50 perches de vigne à Champcolon, chargée de 3 livres de rente envers la fabrique de Gaubertin.


Dons d'immeubles par Mr Gratian, Dugaudin, ancien curé de Gaubertin
1770
Le 14 mai, Monsieur Gratian, Dugaudin ancien curé de Gaubertin et alors chanoine de Sens, a proposé à cette date, une fondation de 4 messes à perpétuité à son intention. Pour cela, il a légué aux curés de Gaubertin, ses successeurs :
1° 30 perches de terre et prés, portés au contrat d'acquisition du 1er juillet 1734, par Maître Renard, notaire à Beaumont.
2° Plus les héritages désignés aux contrats d'acquisition des 17 octobre 1734, 2 juillet 1735, reçus par le même notaire, tous lesquels héritages forment le jardin qui est au bas du presbytère de Gaubertin, y compris 18 perches qui appartiennent à ladite cure. Ladite fondation a été acceptée par Mr Saget, curé, l'archidiacre, les marguilliers.

Copie de conventions entre Mr Saget, curé de Gaubertin et le Sieur Edme Luche, vigneron à Gaubertin
Le 14 mai 1770, sont comparus devant nous, Vicaire général archidiacre du Gâtinais, dans le cours de notre visite Monsieur Saget prête curé de Gaubertin, et le Sieur Edme Luche, vigneron à Gaubertin. Lesquels ont dit qu'ils possèdent comme par indivis un certain terrain tenant d'un long au chemin de Gaubertin à Beaumont, d'autre long à l'église et son cimetière, d'un bout sur le domaine, et d'autre bout au chemin de Barville à Beaumont. Que ledit terrain appartient en différents morceaux séparés à la cure, et le reste aussi en différents morceaux, au dit Edme Luche, par l'acquisition qu'il en a faire, de Monsieur Roch Charles Gratian, Dugaudin, chanoine de Sens, par contrat passé devant Gabriel Henry Tonnelier, notaire à Chavigny, bailliage de Sens, le 1er août 1768, ce qui peut être une source de procès et de difficultés entre les curés et les ayant cause dudit Edme Luche. A quoi désirant obvier et remédier, ils sont convenus de prendre chacun leur portion d'un même morceau, savoir : ledit Edme Luche, 24 perches du côté du chemin de Gaubertin à Beaumont, et le surplus en quoi qu'il puisse consister, restera à la cure à perpétuité. Le partage et le bornage seront faits de concert par les parties à fonds communs. Lequel arrangement nous avons approuvé et autorisé autant que de besoins, ayant reconnu qu'il était également avantageux aux parties, et mettant fin à toutes les difficultés.
Fait à Gaubertin, entre les parties, le 14 mai 1770.


Tableau synoptique des tombes existant dans le choeur et dans l'église
1701
Philibert Drouin, curé, dans le choeur
1714
Du Deffan Edme, Messire, Seigneur, dans le choeur
1714
De Lesclache, Messire, curé, dans le choeur
1719
Montereau, bienfaiteur de l'église, dans l'église
1729
Du Deffan, Edme Robert, Messire, écuyer valet de la garde rober du roi, dans le choeur
1732
Benoist de la Barre Elizabeth, dans l'église
1739
Benoist de la Barre Françoise Henriette, dans l'église
1754
Benoist de la Barre, Dame Veuve, dans l'église
1759
Benoist de la Barre André, dans l'église
1772
Marcellat Angélique Françoise, fille d'un conseiller du roi, dans l'église
1780
Laureau Jean-Baptiste officier commensal du roi, dans le cimetière
1785
Sinsard Jacques, Messire, curé, dans le cimetière
1786
De la Taille Edme, Messire, seigneur, dans le cimetière

Renseignements historiques sur la commune de Gaubertin, et transmis à la Société Archéologique d'Orléans, par Monsieur Maxime Beauvilliers qui les avait recueillis et mis en ordre, dans la notice suivante rédigée par lui en l'année 1851.
La commune de Gaubertin faisait autrefois partie de l'ancienne province du Gâtinais (Vastinium). Le château de Gaubertin date du moyen âge. Il existe encore et est flanqué de deux tourelles. Quelques titres font foi dit-on, que le château existait en 1100. Les habitants de Gaubertin, suivant Don Guillaume Morin, historien du Gâtinais, grand prieur de l'abbaye de Ferrière, ne relevaient primitivement d'aucune seigneurie, ils étaient placés sous l'autorité immédiate et directe du roi de France. Aussi, les anciens rois de France, avaient en retour concédé aux habitants de Gaubertin, droit d'usage et de chauffage en la forêt d'Orléans. A cet effet, une chartre expresse leur avait été octroyée et elle contenait entr'autres, ces mots latins : Gaubertina quoe terra est nostra sine parte alterina ( Gaubertin qui est notre terre propre, hors part et inaliénable).
La tradition ne rapporte pas qu'il se soit livré de bataille à Gaubertin, mais il est certain qu'au 14ème siècle et au commencement du 15ème siècle, les Anglais durent traverser Gaubertin, qui leur servit de lieu de campement entre Beaune la Rolande et Puiseaux. Il y a quelques années, près du chemin de Gaubertin à Puiseaux, dans une pièce de terre, sise lieu-dit les Loges, parce qu'évidemment les Anglais y logèrent et y campèrent, un habitant de la commune de Gaubertin a trouvé un casque et une vieille armure qu'il n'a malheureusement pas conservés.
Entraigues ou Entragues est à un kilomètre de Gaubertin, sur la gauche de la route de Beaumont à Pithivier, se trouve une petite maison de vigneron, appelée Entraigues, bâtie à mi-côte, au milieu d'un enclos de 5 arpents. Cette propriété qui dépend du territoire de Gaubertin, se trouve indiquée sur la carte de Cassini. Elle appartient à Monsieur Maxime Beauvilliers, rédacteur de la présente notice. Elle est bordée d'un côté par le chemin du pont aux ânes, de l'autre par la petite rivière du Fusin. Elle occupe le versant méridional de la vallée du Fusin. Cette même propriété d'Entraigues, faisait partie autrefois du fief des Sires et Ducs de Balzac d'Entraigues.
L'historien du Gâtinais, Don Morin, affirme que le Gâtinais fut le berceau de l'illustre famille de Balzac d'Entraigues, qui tire le son nom de cette propriété. Il ne reste aucun vestige apparent de l'ancien château d'Entraigues. Toutefois, il y a environ deux ans, à peu de distance de la maison actuelle, un habitant de la commune, en labourant son champ, a trouvé des plombs et des briques d'une forme bizarre, ce qui ferait supposer que la château devait être bâti sur le sommet du coteau. Les habitants les plus anciens de la commune se souviennent d'avoir vu, il y a plus de 60 ans, détruire les bâtiments de la ferme dite d'Entragues, située à quelques kilomètres de la maison actuelle. Une partie des matériaux de cette ferme ont servi à construire le mur de la propriété d'Orvilliers, appartenant à Monsieur Beauvilliers. Cette noble et antique ferme d'Entraigues a fourni des célébrités en plusieurs genres. On peut notamment citer
1° D'Entraigues, surnommé par Henri III, Entraguet et l'un des mignons et favoris de ce prince.
2° La belle Henriette d'Entraigues, marquise de Verneuil, duchesse d'Entraigues, qui fut l'une des maîtresses d'Henri IV et qui possédait également le château de Malesherbes.
3° Emuean Louis Henri de Launai, comte d'Entraigues, membre des Etats Généraux de 1789, qui fut d'abord grand partisan des principes libéraux de la Révolution Française, qui émigra ensuite et fut assassiné en 1812 par un valet italien en Angleterre. On pense qu'il était dépositaire de grands secrets politiques, et qu'il mourut victime de la raison d'Etat.
4° Et enfin Honoré de Balzac d'Entraigues, le célèbre romancier moderne, l'auteur de la Comédie Humaine, dont la littérature déplore la perte arrivée il y a quelques mois (1850) et qui prétendait descendre de cette famille.
Près d'Entraigues, se trouve une fontaine appelée Fontaine Poisée, parce que le roi Louis XI, en fit poiser (peser) l'eau, par son médecin Coictier pour juger de sa bonté. On vient encore puiser de l'eau à cette fontaine, qui dit-on, guérit les maux d'yeux.
A 500 mètres environ d'Entraygues, sur le plateau du versant septentrional de la vallée du Fusin, se trouve le château de la Mothe d'Egry. Il a été bâti par la reine Blanche, mère de Saint Louis, et devint plus tard, l'une des résidences favorites de Louis XI, qui signa plusieurs chartes et patentes datées de la Mothe, une entre autre, portant la date de 1480, par laquelle il conféra plusieurs privilèges aux religieux de Saint Denis
A un kilomètre d'Entraigues, près l'étang de Barville, en avançant sur Beaune, se trouve une autre fontaine dite de Sainte Pipe, frère de Saint Mathurin de Larchant, patron de l'église abbatiale de Larchant. Près de la fontaine Sainte Pipe, il existe encore une croix consacrée à Sainte Pipe. On venait autrefois à Sainte Pipe, en grande procession, clergé en tête, de Nemours, Montargis, Larchant, Ferrières et Fontainebleau, de 8 à 10 lieues à la ronde pour demander de la pluie dans les temps de sécheresse.
Eglise de Gaubertin.
Elle n'offre rien de remarquable pour son architecture extérieure. Le porche de l'église construit en pierres est assez large, il est percé à jour et supporte plusieurs colonnettes en pierres sculptées et reliées entre elles. Deux ouvertures sont pratiquées dans le porche, l'une, la plus grande, donne vis à vis la grande porte de l'église, ouvrant sur la nef, l'autre ouverture moins large donne aussi sur le côté droit de l'église près du bénitier. Les portes et les fenêtres de l'église sont partie en ogives, partie entrées. A gauche du mur, le long du mur du sanctuaire est une inscription en lettres gothiques presque illisibles portant la date de 1514, de laquelle il appert que le curé et le marguillier de Gaubertin, ont promis de célébrer et faire célébrer annuellement, dans la chapelle Saint Julien, une messe pour le repos de l'âme de Sire Murgat ou Margat. La tour de l'église de Gaubertin est à deux auvents, elle est construite à droite du choeur.
La paroisse de Gaubertin n'avait pas seulement deux noms, Gaubertin et Sancy, elle possède aussi deux patrons. On l'appelait également Gaubertin dit Sancy et Sancy dit Gaubertin. La raison de ceci, c'est qu'il y avait autrefois à Gaubertin deux églises. La première était située près et vis à vis du château, au côté du mur. C'était l'église paroissiale dédiée à Saint Blaise. On la nommait l'église de Gaubertin. Elle fut brûlée par les Anglais au commencement du XVème . Une partie des murs étant restés sur pied, on les couvrit d'un toit et on en fit une grange. Ce bâtiment a subsisté jusqu'en 1750, époque à laquelle on l'a démoli pour la reconstruire ailleurs, parce qu'il était au château, son plus beau point de vue. On y voyait encore à cette époque, plusieurs fenêtres dont la plupart étaient murées, mais d'ailleurs telles qu'on les avait fait dans l'origine, c'est à dire ayant la coupe et la forme des anciennes fenêtres d'église. Au pied des murs, on trouva à 9 ou 10 pouces, et au bout les uns des autres, quatre figures de saints sculptés en bois de la même hauteur. Elles étaient toutes environnées et entourées de pierres de grosseur médiocres, arrangées avec soin et recouvertes de terre, ce qu'on avait fait sans doute pour les cacher et pour les garantir de la pourriture. A quelques pas plus loin, on découvrit aussi plusieurs pierres qui avaient fait partie des piliers de l'église. Il s'en voit encore deux, dans l'allée du parc du château où elles servent de table, et dont la masse et le travail indiquent que l'édifice que portaient les piliers d'où elles viennent, devait être considérable et fort ancien.
L'autre église, sous l'invocation de Saint Aubin, subsiste encore et fait aujourd'hui l'église de la paroisse. Elle est située à l'extrémité orientale du bourg, on l'appelle Sancy, en latin, Sanciacum, nom qu'elle a pris du lieu sur lequel elle est bâtie. Elle fut construite originairement pour l'usage d'un couvent qui était auprès.
Le cimetière n'était pas autrefois où il est aujourd'hui, en effet, dans le parc du château, plus haut du côté du nord, et en tirant vers l'ouest, il y a un champ de deux arpents environ, tout rempli d'ossements et que l'on dit avoir été le premier et le plus ancien cimetière de la paroisse. Le cimetière qui existe actuellement et qui est autour de l'église, ne l'est devenu que lorsque cette église devint paroissiale par la destruction de l'ancienne ruine du couvent, arrivées l'une et l'autre de la même manière et dans la même journée.
L'ancien couvent de Gaubertin:
Mais les religieux de ce couvent, de quel ordre étaient-ils? Nous ne pouvons l'assurer, cependant il y a tout lieu de croire qu'ils étaient des Chartreux. La tradition du pays le veut, et n'a jamais varié à ce sujet. L'emplacement de ce monastère sur une route isolée, dans un lieu sauvage, alors couvert de bois et plein de marécages, une église si petite que c'était plutôt un oratoire qu'une église. L'architecture étant du XIIème  siècle et paraissait n'avoir jamais eu aucune fuite d'ornements ni au dedans, ni au dehors, la mort de Saint Bruno représentée sur les vitres de la fenêtre qui occupe le milieu des trois qui sont au fond du choeur où cette peinture, la seule qu'il y ait jamais eu, s'est conservée jusqu'en 1758, époque à laquelle le panneau qui la contenait fut enfoncé et brisé d'un coup de vent, enfin la vente faite à Thomas de Saint Martin, seigneur en partie de Gaubertin, par la maison des Chartreux de Paris, des biens qu'elle avait dans ce territoire, et dont elle avait probablement hérité par la ruine et la suppression de ce couvent dont elle était mère. Le contrat de vente a été passé à Paris, le 10 décembre 1470, et signé Frère Bréard. Tout cela ne permet guère de doute que ce couvent fut une chartreuse.
Quoiqu'il en soit, le monastère ayant été ruiné et son église peu ou point endommagé, le couvent fut supprimé et l'église vendue, cédée ou donnée aux habitants de Gaubertin, pour leur tenir lieu de celle dont la fureur de la guerre les avait privés. Comme cette église assez grande pour quelques religieux, ne suffisait pas pour contenir tous les habitants d'une paroisse, on l'agrandit de tout ce qui fait aujourd'hui la     nef, et par la suite on y ajouta un bas-côté. Ces agrandissements sont visibles au dedans et au-dehors. Les deux églises, le couvent et les révolutions, ne sont pas les seules preuves qu'on puisse donner du long temps qu'il y a que le lieu de Gaubertin est habité. Il n'est pas rare d'y trouver des médailles romaines, de celles mêmes des premiers empereurs, on y découvre fréquemment des ossements humains, les uns dispersés, les autres rassemblés en terre, dans des tertres, sous des monceaux de pierres, et quelquefois des squelettes entiers ayant des anneaux de cuivre à la tête, au col, aux poignets et aux pieds.
Il y a même, surtout dans la partie où sont situés le parc et le château, quantité de fondements remarquables par les lits de charbon de chêne qu'on a mis dans le fond et dans les premiers rangs de la maçonnerie pour arrêter l'humidité et l'empêcher de monter.
Le château de Gaubertin fut brûlé par les Anglais, en même temps que l'église et le couvent. Le château n'a jamais été rétabli dans son entier. On voit dans la partie réparée, le cintre des portes qui communiquaient dans celle qui ne l'a point été. Il est bâti dans un fond et les murs ont au moins quarante pieds d'élévation. Autour règne des fossés d'eau vive de trente pieds de largeur et tous revêtus en pierre.
Le parc contient environ quarante arpents, compris les bâtiments, cours, vergers, potagers et les pièces d'eau.
Origine du diamant de Sancy. Sancy, hameau de Gaubertin, a donné son nom à ce diamant de la couronne.
La commune de Gaubertin se compose de trois parties bien distinctes:
1° le bourg qui comprend le château et les ¾ de la population de la commune.
2° l'église qui est séparée du pays et se trouve entourée de petites habitations de vignerons, formant un petit hameau appelé Sancy, éloigné d'un kilomètre du bourg.
3° d'un troisième hameau appelé Eaudelimon.
Il est curieux de voir comment un pauvre petit hameau, composé de petites chaumières, a pu donner son nom à un des plus beaux et des plus riches joyaux de la couronne de France. C'est en étudiant l'illustre famille de Harlay que nous avons découvert ce fait qui est certain et indubitable et c'est avec une véritable joie, que nous faisons part de cette découverte, à la société archéologique.
Nous avons vu plus haut, que la terre de Gaubertin et de Sancy, a appartenu au 17ème siècle à la famille de Harlay, et c'est précisément à cette époque, au commencement de ce 17 ème siècle, sous le règne de Henri IV, mort en 1610, que le diamant du Sancy fut acquis à la couronne.
Le cadet de la famille de Harlay était baron de Sancy et l'ainé Comte de Beaumont. Beaumont fut plus tard, érigé en duché, au profit du prince de Montmorency = Luxembourg, marié à une demoiselle De Harlay. C'est un des cadets de la famille, Nicolas de Harlay, Baron de Sancy, né en 1546 et mort en 1629, qui donna son nom au précieux diamant, et voici à quelle occasion.
Ce Nicolas de Harlay, trouva moyen, sans argent, d'obtenir plusieurs régiments suisses, à Henri IV, en les soldant avec le prix d'un beau diamant qui fait partie des bijoux de la couronne, sous le nom de Sancy. C'est ce Nicolas de Harlay, qui se fit catholique, parce que disait-il, un sujet doit être de la même religion que son prince.
Dans le choeur de l'église de Gaubertin, dans l'épaisseur du mur gauche, se trouve une vieille pierre tumulaire sur laquelle se trouve l'inscription suivante que nous relatons entièrement avec son orthographe fidèle et exacte.

L'an mil cinq cens et quatorze, le cinquièsme jour de septèbre, le curé et le marguillier de l'anné à gaubertin, ont rattifié et accordé avec messire jehan de Bougy, chevalier seigneur de Gaubertin et ont promis et obligé dire chacun an, le mercredi d'après la pantecoste, un annuel an, avec grand messe à diacre, soubdiacre et vigilles et l'annoncer à ces prônes, le dimanche de la pantecoste. Les marguilliers doivent sonner CCC coups, devant le terme et encas de déffaut, le dit seigneur ou ses héritiers pourront reprendre le dict lieu. Le dict messire Jehan de Bougy, chevaliez seigneur de Gaubertin est allé de vie à trépas le quatorzième jour du mois de septembre à quatre mille de Millan, et été en sépulture, en une chapelle de Saint Julien, au dict lieu près Marignan. Priez Dieu pour son âme.
Commune de Gaubertin

Donation faite à la commune de Gaubertin
par Melle Agathe Du Deffand

Contestations élévées par le Sieur Denis Martin
Conventions entre le Sieur Martin et la commune de Gaubertin

Le Sieur Denis Martin, cultivateur, demeurant à Gaubertin, avait cru devoir un moment empêcher les habitants de la commune de Gaubertin, de se servir des fosses d'aisance appartenant à la commune et situées au bout d'une pièce de terre, dont le Sieur Martin était propriétaire. Un procès allait être engagé entre la commune de Gaubertin et le Sieur Denis Martin, lorsque les plus anciens habitants du hameau de Sancy vinrent trouver Maxime Beauvilliers situé à Gaubertin et lui demander conseil à ce sujet. Ils exposèrent à Monsieur Beauvilliers avoir entendu dire à leurs ancêtres que le terrain en question avait été donné à la commune de Gaubertin. Monsieur Beauvilliers qui s'occupe depuis plusieurs années d'études archéologiques, sur l'histoire du Gâtinais, leur indiqua de suite la date de la donation faite en 1722, le nom de la donatrice Mademoiselle Du Deffand, et leur offrit de les accompagner à Beaumont, en l'étude de Maître Favereau, notaire, l'un des successeurs immédiats de Maître Roynard. Grâce aux patientes recherches de Mr Beauvilliers qui avait puisé tous ces renseignements dans les vieilles archives de Gaubertin, en compulsant les anciens registres de Mr Gratian ,Dugaudin, ancien curé de Gaubertin, les titres établissant les droits de la commune de Gaubertin, et la minute de la donation furent retrouvés à la date indiquée par Mr Beauvilliers. Le procès qui allait s'engager entre la commune et le Sieur Denis Martin fut arrêté de suite, et la transaction suivante eut lieu par l'entremise de Mr Beauvilliers et fut aussitôt rédigée par ses soins.

Suit la copie littérale des conventions entre le Sieur Denis Martin et la Commune de Gaubertin.

Entre les soussignés, Monsieur Denis Martin, cultivateur, demeurant à Gaubertin, d'une part, et Monsieur Pierre Pommier, maire, Henri Semelle, adjoint, Naudin Pierre Vincent, Jean Dézé, Maxime Beauvilliers, Prudent Minet, Napoléon Lesseurre, maire adjoint et membres du conseil municipal de Gaubertin, réunit à cet effet, tous d'autre part.
A été dit, fait et convenu ce qui suit, à titre de transaction définitive d'un procès:
Des difficultés s'étaient élevées, entre les habitants du hameau de Sancy, commune de Gaubertin, et le Sieur Denis Martin, propriétaire de six ares quatre vingt neuf centiares de terre située à Sancy, relativement aux fosses d'aisance, situées au bout de la pièce de terre de six ares quatre vingt neuf centiares en question, les dites fosses d'aisance affectées depuis un temps immémorial au service et à la commodité des habitants de Gaubertin.
Le Sieur Denis Martin, avait un moment cru devoir empêcher les habitants de la commune de Gaubertin de se servir des dites fosses d'aisances qui leur appartiennent depuis la donation faire à la commune de Gaubertin par Mademoiselle Agathe Du Deffant, seigneur du château de Gaubertin , par acte passé devant Maître Roynard, notaire à Beaumont, le huit février mil sept cent vingt deux, contrôle et insinué.
Mieux éclairé et sur le conseil que lui en ont donné Maître Favereau, juge de paix du canton de Beaune la Rolance, Monsieur le Maire de Gaubertin, Monsieur Denis Martin a exprimé le désir de se concilier et a renoncé à s'opposer au droit communal que possèdent les habitants de Gaubertin, de se servir des dites fosses d'aisances.
Dans cette position, et pour éviter toutes difficultés ultérieures, le Sieur Denis Martin, le Maire et le conseil municipal de Gaubertin se sont transportés à Sancy sur le terrain qui fait l'objet de la difficulté pendante. Là, sur les lieux, il a été ce jourd'hui procédé à l'arpentage du terrain en question.
De cet arpentage, il est résulté que le terrain appartenant au Sieur Denis Martin, contient six ares quatre vingt neuf centiares de terre située à Sancy, terroir de Gaubertin, tenant d'un bout du nord au sentier Ragobert, d'autre bout du midi au terrain communal, d'un long du levant à Mr Marcelle, d'autre long du couchant au sentier de un mètre trente trois centimètres qui sera pratiqué, ainsi qu'il sera dit après.
A la suite du terrain du Sieur Denis Martin, il existe un terrain appartenant à la commune de Gaubertin, ainsi que cela a été expliqué plus haut : ce terrain communal contient au total trois ares quatre vingt douze centiares, y compris les dites fosses d'aisance. Le terrain communal tien d'un bout du nord aux six ares quatre vingt dix neuf centiares ci-dessus désignés, d'autre bout du midi au Sieur Denis Martin, et le Sieur Pierre Picard.
D'un commun accord, entre le Sieur Martin et le conseil municipal de Gaubertin, des bornes ont été placées aux quatre côtés du terrain appartenant au Sieur Denis Martin et aux quatre côtés du terrain appartenant à la commune.
Pour la commodité du Sieur Denis Martin, et des habitants de Gaubertin, il a été sur les lieux, tracé immédiatement un sentier de un mètre trente trois centimètres de largeur commençant à partir du sentier Ragobert. Ce sentier suit le terrain de Denis Martin, dans sa longueur, pour aboutir sur le terrain de la commune. Des bornes ont été également plantées aux deux bouts du sentier de un mètre trente trois centimètres.
En conséquence, il a été convenu et arrêté définitivement ce qui suit : Monsieur Denis Martin et le conseil municipal ont déclaré par les présentes, expressément fixer à un mètre trente trois centimètres, la largeur du sentier du Sieur Denis Martin, lequel sentier a été également borné ce jourd'hui.
En conséquence, le Sieur Denis Martin, reconnaît  que le terrain lui appartenant, situé à Sancy, contient seulement six ares quatre vingt neuf centiares, et il reconnaît en outre, que le terrain appartenant à la commune de Gaubertin, contient y compris les fosses d'aisance, trois ares quatre vingt douze centiares. Monsieur Denis Martin renonce pour par les présentes à jamais inquiéter la commune de Gaubertin, relativement à l'aisance des fosses en question, en sorte que toutes les difficultés demeurent éteintes et amorties entre le Sieur Denis Martin et la commune de Gaubertin.
Comme conséquence des présentes conventions, la commune de Gaubertin sera définitivement et sans trouble propriétaire du terrain situé à Sancy, contenant trois ares quatre vingt douze centiares lui appartenant, et la récolte ensemencée sur ce terrain appartiendra également à la commune de Gaubertin, à partir de ce jour.
La commune de Gaubertin paiera les contributions imposées sur les trois ares quatre vingt douze centiares de terre lui appartenant, à partir du 1er janvier mil huit cent cinquante quatre. Il est bien entendu, que le Sieur Denis Martin et ses représentants auront droit de passage par le sentier de un mètre trente trois centimètres, et qu'ils pourront se servir également des fosses d'aisance en question, pour leur commodité et leur usage personnel.
Pour l'exécution des présentes, le Sieur Denis Martin fait élection de domicile en sa demeure et le maire, l'adjoint et les conseillers municipaux de Gaubertin.

Fait double entre les parties à Gaubertin, le huit novembre mil huit cinquante trois.
Signé: Pommier, maire, Semelle, adjoint, Beauvilliers, Naudin, Dézé, Minet, Lesseurre, ces derniers conseillers municipaux et Denis Martin.
En marge des dites conventions est la mention suivante : Enregistré à Boiscommun, le huit avril 1854, folio 23, case 4, reçu trois francs et trente centimes de décime
Signé Em Begue, receveur d'enregistrement.