Vivre à Puiseaux en 1961

La maison de retraite
Véritable modèle du genre, moderne et souriante par Madame M Audier, directrice.
Une des dernières réalisations dont Puiseaux peut s’enorgueillir est bien la Maison de Retraite.
Située dans un cadre de verdure avec vue sur le terrain de sports et le jardin d’enfants, la construction de cet établissement est la conséquence d’une donation. Mademoiselle Louise Dumesnil, issue d’une vieille famille de Puiseaux, dont certains de ses membres furent maire, conseiller général, conseiller municipal, avait en 1946, offert à notre ville une partie de sa propriété appelée « Clos Dumesnil », à la condition expresse que les 4 hectares donnés servent : à l’aménagement d’un terrain de sports, à celui d’un jardin d’enfants, et à la construction d’une maison de retraite.
Le terrain de sports et le jardin d’enfants furent réalisés dès les années qui suivirent. L’édification d’une maison de retraite était remise à plus tard, la donatrice ayant accordé un délai de 25 ans pour son exécution.
Après avoir mûrement réfléchi, l’ancienne municipalité décida dès 1955 d’effectuer toutes les formalités pour l’aboutissement d’un projet dont l’exécution fut confiée à Monsieur Sellier, architecte d’arrondissement à Pithiviers.
La question du financement n’était pas facile à résoudre : la dépense engagée pouvait s’évaluer à 150 millions environ. Une subvention de 32 millions fut accordée par le ministère de la Santé ; deux gros emprunts furent contractés auprès de la Caisse d’Epargne de Pithiviers (au total 93 millions d’anciens francs). Mais il restait encore à couvrir les dépenses d’équipement et d’achat de mobilier ainsi que le paiement des deux premières annuités à prévoir. L’établissement ne pouvait avoir de ressources avant son ouverture.
Grâce au département, qui fut très compréhensif en accordant deux prêts sans intérêt d’une valeur totale de 25 millions, l’affaire fut menée à bien jusqu’à son achèvement complet. La première pierre fut posée par Mademoiselle Dumesnil elle-même au début de juillet 1957 et dès lors les travaux se poursuivirent sans interruption jusqu’à la date de l’ouverture de la Maison, le 1er juillet 1959 où le maire actuel, Monsieur Louis Desrousseaux, qui avait continué l’œuvre commencée, accueillait les premiers clients.
Conçue avec tout le confort désirable (ascenseur, eau chaude et froide dans toutes les chambres, salles de bain, etc…) ce bâtiment offre une vie paisible et exempte de tout souci à ceux qui viennent s’y retirer.
De nombreuses ouvertures laissent entrer la lumière et le soleil à flots, des balcons invitent nos anciens à se reposer en contemplant soit la nature qui les environne, soit les évolutions des sportifs ou les jeux des tout-petits si leurs regards s’étendent un peu plus loin.
Une salle à manger où les pensionnaires se réunissent par affinités autour de tables à 4 ou 6 couverts, donne l’impression aux visiteurs d’une salle de restaurant coquette et spacieuse. Deux foyers sont à la disposition des pensionnaires, ceux-ci peuvent y recevoir leurs parents et amis, ou converser entre eux ou lire, ou jouer selon les goûts personnels de chacun. Ajoutez qu’une salle est spécialement réservée aux amateurs de spectacles puisqu’un poste de télévision leur offre aux heures d’émission une distraction fort appréciée.
Toutes les fêtes sont rehaussées par un menu plus corsé qu’à l’ordinaire et un arbre de Noël traditionnel leur rappelle leurs jeunes années ; comme à cette époque ils reçoivent un petit paquet bien ficelé et ils connaissent la même impatience qu’autrefois à le défaire et en connaître le contenu. 
Les 65 chambres de la Maison de Retraite (à 1-2 et 3 lits) abritent 96 vieillards hommes et femmes et également des ménages sans distinction de provenance ni de ressources puisqu’aussi bien des assistés peuvent y être admis.
Le conseil d’administration s’est attaché à ce que ce règlement de la Maison de Retraite soit aussi souple que possible, chacun étant libre de sortir chaque fois qu’il le désire, la seule obligation imposée étant celle d’être présent à l’heure des repas.
Nous nous appliquons surtout à écarter de nos pensionnaires les soucis matériels et les vicissitudes de la vie actuelle en leur procurant une existence semblable à celle qu’ils pourraient avoir s’ils se trouvaient en vacances ou à l’hôtel. Nous voudrions – et ce serait notre meilleure récompense – que, déchargés de tous ennuis, bien nourris, soumis à une surveillance médicale régulière, ayant à leur disposition des loisirs variés, un jardin d’agrément pour y flâner, nos vieillards connaissent en s’installant dans notre établissement la quiétude et le délassement auxquels tous aspirent au soir de leur vie.
M Audier
Directrice de la Maison de Retraite – Il convient de préciser qu’actuellement, Orléans excepté, il n’y a dans le Loiret que deux maisons similaires : à Neuville-aux-Bois et à Gien.



La Coopérative agricole
Située aux confins du Loiret et la Seine et Marne, dans une région à vocation agricole de petites et moyennes exploitations, la Coopérative de Puiseaux est née de la crise d’avant-guerre.
Constituée le 19 décembre 1933, elle eut d’abord une forme rudimentaire, se contentant d’un bureau et traitant avec des négociants pour la collecte, la conservation et la revente des blés de ses adhérents. Elle ne prit vraiment son autonomie qu’en 1952 en devenant propriétaire des installations de Monsieur André, négociant en grains, ce qui lui permit alors de collecter en plus du blé, l’orge et les autres céréales secondaires de ses adhérents.
Depuis, sa progression a été constante et la nécessité d’augmenter à plusieurs reprise ses capacités de stockage donne le rythme de cette progression.
En 1952, cette capacité était de 11200 quintaux. Elle fut portée à 32000 en 1953 par la construction d’une première tranche de silos métalliques, qu’une deuxième tranche venait compléter en 1956 et portait alors la capacité à 53600 quintaux. En 1958, l’adjonction des installations de Monsieur Grillet permettait à la Coopérative de loger 82600 quintaux dans ses magasins.
Ce chiffre s’avéra très vite nettement insuffisant et nécessita la mise en cours de nouvelles constructions. C’est ainsi que lors de la prochaine récolte, la capacité de stockage sera près de 140000 quintaux pour une collecte estimée aux environs de 350000 quintaux.
Des problèmes d’adaptation et de modernisation ont dû aussi être résolus : raccordement au  chemin de fer, des agencements de Nemours permettant un chargement rapide des péniches, réception de grains en vrac, intensification de la manutention mécanique, séchoirs à grand débit pour grains humides, production et multiplication des  semences de choix, etc…
Tout ceci n’a évidemment pu se faire que grâce à la clairvoyance et à la sagesse du Conseil d’Administration et la pérennité de ses membres. Le Président, fondateur, Monsieur Raoul Pelletier, qui, malheureusement  trop pris par d’autres occupations, dut laisser la présidence en 1936, est  à ce jour un vice-président écouté.
Son successeur, Monsieur Fernand Merlet, tint le poste pendant 22 années consécutives et ne l’abandonna que pour raison d’âge.
Depuis que je préside moi-même aux destinées de la Coopérative, je dois avouer que la tâche m’en est grandement facilitée avec l’équipe amicale que forme le Conseil d’Administration, la direction intelligente de Monsieur Le Glorion et ses adjoints, Messieurs Grillet et André, et le dévouement de tout le personnel attaché à bien remplir les tâches confiées à chacun.
L’œuvre n’est certainement pas terminée, mais les agriculteurs de Puiseaux et de la région ont maintenant un organisme bien à eux et dont ils peuvent et doivent utiliser au maximum les services qu’il peut lui rendre pour le plus grand bien de leurs intérêts.
Le Président
Albert Delattre


Le syndicat d’initiative par Marcel Bernard, Président
Le Syndicat d’Initiative de Puiseaux, malgré certaines critiques auxquelles il n’attache d’ailleurs pas une grande importance, car comme le dit le proverbe « la critique est aisée, mais l’art est difficile », continue à remplir un rôle important dans l’organisation de la vie publique de Puiseaux. 
Sur le plan purement touristique, il a créé et entretient à ses frais exclusifs un terrain de camping pour lequel aucune redevance n’est demandée aux usagers. La proximité de Paris, les moyens de locomotion de plus en plus nombreux et rapides, font de ce terrain un lieu de passage plus que de séjour. Mais pour qui se promène et veut visiter Puiseaux un peu dans le détail, il constitue une halte intéressante. Situé à 1 kilomètre environ de Puiseaux, à proximité de la Nationale 448, dans un site agréable et aéré d’où l’on domine Puiseaux, il est pourvu des installations réglementaires.
Sur le plan commercial, remplaçant une « Union Commerciale et Industrielle » défunte, mais qui aurait un intérêt certain à revivre, il a créé des réalisations durables.
Puiseaux possédait autrefois une foire « La Stemble » d’origine historique, foire aux bestiaux et « aux melons ». Cette foire était complètement tombée dans l’oubli depuis avant la guerre de 1914, et rien ne distinguait plus le jour de la Stemble d’un jour de marché ordinaire. Dès la deuxième année de sa création le SI entreprit de rendre vie à la foire. Malgré les pronostics défavorables, il réussit un coup de maître.
La première foire, foire aux bestiaux, chevaux et matériel agricole, réunit dès sa création un nombre important de participants et alors que l’année précédente on comptait à 4 heures de l’après-midi, le lundi, 50 personnes au maximum sur la place de Puiseaux, on comptait cette année-là, à la même heure, tant sur le Jeu de Paume que sur la place des Chaumes et la promenade Gasson plus de 2000 personnes. Il est vrai qu’un matériel agricole nombreux, 20 magnifiques chevaux et plus de 150 bêtes à cornes attestaient la réussite de cette manifestation.
Et depuis, malgré les prédictions de disparition, la foire continue, et se continue même bien. Si par suite de l’évolution du travail dans l’agriculture les chevaux ont disparu, les chevaux-vapeur en revanche prennent une place de plus en plus importante et le Jeu de Paume s’avère d’année et année insuffisant pour contenir tous les exposants. Quant aux bestiaux, ils sont toujours en quantité et qualité impressionnante.
Bien mieux, le SI a crée pour le lundi de Pâques, une foire exposition qui, au point de vue matériel agricole et automobile, est aussi imposante que la foire de septembre.
Il a été le créateur et reste toujours l’animateur de la Semaine Commerciale de Pâques dont le succès est toujours égal.
Pour la fête de septembre, le SI a créé un Grand Prix cycliste doté par ses soins d’une coupe et de nombreux prix, qui réunit chaque année un nombre intéressant de participants, et qui donne un peu d’animation aux communes comprise sur son itinéraire.
Au début de son existence, plus Comité des Fêtes que Syndicat d’Initiative, il a organisé de nombreux bals, mais a depuis des années abandonné cette activité aux sociétés locales.
Depuis longtemps les grandes réjouissances publiques avaient disparu de Puiseaux ;
Un concours de musique à l’occasion du Centenaire de l’Harmonie municipale fut organisé avec son concours actif.
Un comice agricole vit le jour à Puiseaux en 1957 après un sommeil de plusieurs années et une nouvelle manifestation du même genre doit avoir lieu dans un proche avenir.
En 1960 il organisa un Rallye automobile qui remporta un succès mérité. Il organisa également une Journée aérienne et une intéressante démonstration de karting avec le Karting Club de Pithiviers.
Un nouveau rallye automobile est en préparation pour le 28 mai prochain.
Il collabora également en 1960 avec la Municipalité de Puiseaux à l’organisation des villes et maisons fleuries, tant au point de vue technique que pécuniaire.
Marcel Bernard
(Pour toutes demandes de renseignements concernant Puiseaux et ses environs, prière d’écrire au président du Syndicat d’Initiative, à la permanence : Maison de la Presse, rue de la République, en joignant un timbre pour la réponse). 



L’usine des condensateurs
La société des Condensateurs –Ets M Embasaygues – fondée il y a 28 ans à Boulogne-Billancourt pour la fabrication de condensateurs au papier, a eu un accroissement permanent de ses fabrications et a décidé de construire une usine moderne à Puiseaux, dans le but d’améliorer encore la qualité et d’être compétitive sur le plan du Marché commun.
Les meilleures perspectives lui sont permises, le personnel trouvé sur place (environ 200 personnes) étant particulièrement intéressé par les spécialisations qui lui sont offertes, et on doit espérer un développement rapide ? 

L’entreprise SIRIEX
Un numéro consacré à Puiseaux ne serait certes pas complet s’il n’y était tout au moins signalé que c’est ici le berceau d’une de nos plus anciennes et plus importantes industries du département : l’Entreprise de Chauffage central Siriex.
C’est en effet en 1830, à Puiseaux, qu’a été créée la Maison Siriex ; par l’un des arrière grands-pères de la famille Siriex, chaudronnier de son état, descendu de son Auvergne natale jusqu’en Gâtinais. De père en fils, la maison s’est ainsi perpétuée, et en 1900, Monsieur Henri Siriex adjoignait à l’affaire une branche de chauffage central. L’entreprise étendait également son activité à l’entretien d’usines (Féculeries, Fabriques d’engrais, Sucreries, etc…). En 1929, elle occupait une vingtaine d’ouvriers et, en 1930, fut fondée une succursale à Orléans qui prit une rapide extension puisqu’actuellement 400 personnes s’y trouvent occupées dans l’industrie du chauffage exclusivement, si importante dans la construction moderne.

Plus que centenaire, justement appréciée et toujours plus brillante
L’harmonie municipale (1854)
EN 1854, fut constituée à Puiseaux une société musicale, sous le nom de  « Musique des Sapeurs-Pompiers ». Elle est placée sous la direction de Jules Séverin, horloger, jusqu’en 1887.
A cette époque, Théodose Naudin, coiffeur et libraire, devint le chef de la Société qui s’appela « La Fanfare de Puiseaux ». Il conserva ce poste jusqu’à sa mort en 1905.
De 1905 à 1914, la Fanfare se transforma en Harmonie et eut alternativement deux chefs, Paul Chasseignaux, marbrier, et Léon Denizard, épicier, qui se partagèrent la direction et la formation des élèves.
Après la guerre de 1914-1918 et jusqu’à son décès survenu en 1939, Léon Denizard assuma seul les fonctions de directeur.
Pendant l’occupation, la société cessa toute activité, par ordre des autorités occupantes. Après la libération, elle fut placée pendant peu de temps sous la direction de René Buérick ; depuis 1951, c’est le signataire de ces lignes qui assure la direction de l’Harmonie Municipale.
Forte de ses 70 exécutants, la société prête son concours à toutes les fêtes locales. Chaque année, elle organise une grande fête. C’est ainsi que Puiseaux a reçu la Musique de la Gendarmerie Mobile, la Batterie de la Garde Républicaine, l’Harmonie d’Orléans, l’Accordéeon-Club de Paris, de Max Francy, les Aveyronnais de Paris, etc… Chaque année également la société présente ses jeunes musiciens aux examens de la F.M.O.B.qui remportent toujours un succès mérité.
Tous les trois ans, un voyage-excursion de 4 jours, gratuit pour les musiciens, récompense ceux-ci de leur dévouement. Après avoir visité les Pyrénées, la Côte Basque, les Alpes, la Suisse, cette année, c’est un voyage dans les gorges du Tarn, par l’Auvergne, les Causses, etc… Ce voyage groupera environ 100 personnes et, chargé de son organisation, je ferai tout mon possible pour que mes amis se déclarent enchantés ; je leur dois bien cela car la satisfaction que j’éprouve à veiller à la destinée de la société est totale. Bien secondé par mes amis Guy Nourry, sous-chef, et André Roland, tambour-major, notre Harmonie Municipale, grâce à un long et patient travail, grâce aussi à nos jeunes et à la compréhension de tous,  a donc son avenir assuré. Il est à souhaiter que toutes nos sociétés de musique populaire puissent faire preuve d’une vitalité égale à la nôtre et lorsqu’on se rappelle notre déplacement à Avranches en 195, pour lequel nous n’avions que 18 musiciens, on peut certainement penser que nous avons fait tous ensemble du bon travail. Puiseaux possède maintenant une société solide, les enfants peuvent y apprendre la musique gratuitement et le climat d’amitié qui y a été créé et soigneusement entretenu entre tous ses membres prouve suffisamment que de telles sociétés sont indispensables à la vie et à la bonne harmonie de notre petites villes.
Je me bornerai pour conclure à dire que si notre légitime fierté nous est donnée par tous nos jeunes en général. Il convient de faire cependant une mention particulière pour notre quatuor de saxophones, formation assez rare puisque composée de jeunes musiciens ne totalisant pas de 54 ans d’âge : Francine Fleureau (saxo-soprano), Bernard Darsonville (saxo-alto), Michel Thenault (saxo-ténor), Jackie Séguignes (saxo-baryton). Cet ensemble a fait ses débuts très prometteurs, prouvant ainsi que la jeunesse peut se tourner avec enthousiasme et confiance vers la musique si l’on sait la lui faire aimer et lui en faire comprendre toute la beauté.
Concours et festivals
Voici maintenant la liste, déjà fort longue, des nombreux concours et festivals auxquels notre société a pris part. Faute d’archives suffisantes, il n’a pas été possible de retrouver la liste complète de ces manifestations, mais néanmoins les suivantes peuvent être citées avec certitude : Pithiviers, Versailles, Montargis, Levallois-Perret, Le Havre, Savigny-sur-Orge, Orléans, Saint Leu, Malesherbes, Dieppe, Grandville, Albertville, Villerville, Ostende, Dinard, Chatellaillon, Aix-les-Bains, Calais, Brest, Beaune la Rolande, Auxy, Les Lendits Scolaires, Etampes (1957), Pithiviers (1959), Boynes (1960), Toury (1960), Puiseaux (1960), Malesherbes (1961).

Crédits  Le Directeur de l’Harmonie Municipale
            Julien Hannequin