Aujourdhuy Samedy vingt et un
juin mil six cent quatre vingt dix huit, à quatre heures du matin, Nous, Pierre
Havard, président et Jean Mercier, élu conseillers du Roy en l’Election de
Pithiviers sur l’avis à nous donné le jour d’hier au soir du désordre causé par
les eaux en la ville et faux bourgs de Puiseaux la nuit du Jeudy au vendredy
précédent, environ les dix heures à onze du soir, Serions assisté du Procureur
du Roy en l’Election de Pithiviers et de Maître François Desgenets, Receveur
des Tailles et des Octrois de ladite ville de Puiseaux, où étant arrivés sur
les sept heures du matin, sommes allés avec Maître Alexandre Prud’hom que nous
avons pris pour notre greffier dans les rues de la porte St Jacques par où nous
avons appris l’eau avoir entré dans ladite ville où l’on nous fait remarquer à
la maison d’un nommé Dupuis, maréchal, que l’eau a monté jusqu’à près de huit
pieds de haut, de là dans la rue des viviers et du pavé et aux carrefours &
lieux adjacens. Et ez faux bourgs de la porte de St Jacques et de Gassons,
toutes les maisons desquels lieux nous avons vu presqu’entièrement abbatues, et
remarqué que celles qui ne le sont pas, sont hors d’état de servir, n’y ayant
pas de sûreté d’y habiter, et afin d’examiner plus précisément les choses, Nous
avons été obligés de passer sur les ruines desdites maisons, les rues étant
bouchées de matériaux et nous est du tout impossible de pouvoir dire plus
précisément le nombre de maisons abbatues, d’autant que les matériaux sont les
uns sur les autres et qu’à la plus grande partie, il n’y a aucune forme de
maison, mais bien plutôt des monceaux de pierres, bois et autres matériaux
paroissant seulement qu’il peut bien y avoir deux cens maisons abbatues, outre
les granges, écuries et autres bâtimens et dépendances, et vulgairement appelés
dans ladite ville des aisances. Et Nous étant informés du Sieur Prieur, curé dudit lieu, Echevins et habitans, qui
avoit causé un si grand débordement d’eau dans ladite ville, et d’où elle étoit
venue. Ils nous auroient dit avoir appris des habitans d’Auferville et d’Ichy
qu’il avoit commencé à pleuvoir le jeudy environ huit heures du soir audit
Auferville éloigné de Puiseaux d’une lieue et demie et que l’eau tomboit si
fort que les goutes étoient seaux et qu’environ sur les dix heures, elle
tomboit audit village d’Ichy si abondamment que les goutes étoient des muids
avec laquelle il tomboit aussi de la grêle grosse comme des œufs, ce qui fut en
un instant un fleuve d’une demy quart de lieue de large qui auroit coulé audit
Puiseaux qui est plus bas, en telle sorte environ les onze heures du soir, les
fossés de la ville étant rempli, en un instant l’eau entra dans ladite ville
par la porte St Jacques en telle abondance qu’elle abbatit en moins d’une heure
toutes les dites maisons et emmen par la
campagne beaucoup de bois desdites maisons, meubles et autres choses, même une
charrette appartenante à un roullier de Paris, logé dans une hôtellerie au faubourg
de Gassons, chargé de cinq poinçons de vin qui a été trouvé dans la garenne de
Chatillon, à demie lieue de ladite Ville, et beaucoup de personnes tuées et
noyées; Et que si les murs de la ville ne s’étoient pas rompus par où l’eau
pris son cours, elle auroit monté par toute la ville, quoi qu’elle soit haute
d’un côté, et auroit tout noyé et abîmé, Et pendant que nous procédions à
ladite visite, sont venus à nous, beaucoup de gens dont les maisons ont été
renversées, crians famine et disans n’avoir pas de pain pour eux et pour leurs
enfans, ni d’argent et effets pour en avoir, tout ce qu’ils auroient étant sous
les ruines des maisons, ce qui auroit obligé ledit Sieur Président et Bailly de
ladite Ville de se transporter chez des boulangers où il auroit trouvé
seulement trois douzaines de pain de huit à dix livres chacun, lesquels
n’étoient pas suffisans à beaucoup près pour fournir de pain à deux cens
familles dont les maisons se trouvoient ruinées et à beaucoup de gens venus de
la campagne pour travailler, ce qui fit que ledit Sieur Mercier se seroit
chargé de retourner au plutôt en ladite Ville de Pithiviers éloignée de quatre
lieues dudit Puiseaux, afin d’envoyer du pain en ladite Ville; Et au Sieur
Bailly d’écrire aux officiers des villes voisines de leur en envoyer
pareillement; Et les Echevins de ladite Ville nous ayans remontré qu’il étoit
nécessaire pour le bien public de tirer incessamment tous les corps morts qui
étoient ensevelis sous les ruines qu’ils croyent être au nombre de cent au
moins, de tout sexe, et à retirer pareillement les chevaux, vaches, moutons et
autres bestiaux qui pourroient être au nombre de huit à neuf cent, afin de les
faire enterrer pour empêcher l’Infection et la corruption d’où il pourroit
arriver un grand désordre si on n’y remédioit promptement, même de rétablir les
ponts des portes de St Jacques et du pavé qui ont été rompues et brisés par les
eaux, faire ôter les matériaux des ruës afin de les rendre pratiquables et
donner des gens de journées aux pauvres habitans qui ne sont pas en état de
faire chercher leurs meubles et outils afin de les mettre en état de pouvoir
travailler de leurs métiers, et par ce moyen, gagner leurs vies, Ce qui ne se
peut faire àmoins qu’il ne soit par nous ordonné sur leur réquisitions et mandement
audit Sieur Desgenets, Receveur des Tailles et octrois de ladite Ville de
Puiseaux, de leur délivrer ou a telles autres personnes de cette ville qui
seroient choisies, la somme de quatre cens livres pour être employée à tout ce
que dessus, à déduire sur les octrois de ladite Ville, dont et de quoi, à Nous,
ce requerans, ledit Sieur Procureur du Roy, ayant fait et dressé le procès
verbal, lequel sera achevé par le détail, tant des maisons tombée que des
pertes faite ou icelles par ceux qui les occupoient de leurs meubles, bestiaux
et autres effet par ledit Sieur Bailly dudit Puiseaux. Et ledit Sieur Desgenets
ayant déclaré qu’il ne peut donner aucuns deniers sans l’ordonnance de
Monseigneur l’Intendant. Et ont, lesdits Echevins, Procureur du Roi et Desgenets,
signé avec nous sur la Minutte
ledit jour et an.
Signé Prud’hom Greffier, Commis
avec Paraphe.
Et ledit jour et an de relevée,
Nous Bailly et juge susdit, ayant mandé les Echevins, les Sieurs Morise et
Trumeau, habitans à l’effet de conduire quarante personnes mercenaires pour
travailler en plusieurs endroits afin de chercher les corps morts ensevelis
sous les ruines desdites maisons et des bestiaux. Et par ce moyen empêcher
l’infection qui auroit pu se mettre en cette ville et y causer un très grand
désordre. Et dit auxdits Echevins de trouver des deniers suffisans pour payer
la demie journée desdits ouvriers ainsi que ceux qui conviendront payer à ceux
qui travailleront les jours suivants à faire les fosses pour enterrer les
bêtes, ôter les matériaux et décombrement des maisons qui bouchent les rues et
les rendent impratiquables, Et rétablir les deux ponts emportés afin de pouvoir
entrer et sortir de cette ville. Lesdits Echevins nous auroient dit n’avoir
aucuns deniers pour fournir à ladite dépense, mais qu’ils étoient prêts de
donner leur mandement pour prendre et recevoir les deniers suffisans du Sieur
Receveur des octrois de ladite Ville, où (fermier de la courte pointe), lequel
fermier nous ayant mandé n’avoir aucune deniers ni ordre de faire aucun
payement, ce qui nous auroit mis hors d’état de secourir ladite Ville. Sans la
prière que nous avons faite audit Sieur Trumeau de payer et avancer ce qu’il
conviendroit pour faire tout ce qui dessus, dequoi il seroit remboursé par
ledit Sieur Receveur des octrois, à l’effet de quoi, qu’après lesdits travaux
faits, Nous lui donnerions sur le mandement desdits Echevins et sous le bon
plaisir de Monseigneur l’Intendant un exécutoire de remboursemens, lesquels
payemens, il nous auroit promis faire en notre présence et desdits Echevins,
sur un état qui seroit tenu à cet effet, après quoi, nous ne nous sommes
occupés à autre chose, les jours de Dimanche 22,23,24,25,26 et 27 dudit mois
pour faire des fosses pour les enterrer, faire rendre lesdites rues pratiquables,
faire accommoder lesdites portes, empêcher le désordre et à faire le procès
verbal des maisons ruinées et des pertes souffertes par lesdits habitans en la
forme et la manière qui suit ……………
Premièrement
1.Etienne Geault, le jeune,
marchand Epicier et chandelier, les deux tiers de ses marchandises, linges et
hardes, deux muids de bled et quatre poinçons de vin, 2000
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2. Jean Morin Tourneur, ses
marchandises et outils, 500
3. François Masson, fils
unique, les deux maisons ou demeuroient lesdits Geault et Morin, 4900
4. La Veuve Jean Leboeuf,
boulanger, sa maison en laquelle elle demeuroit avec trois autres logis et
bâtimens, situés dans les rues des chaumes, des viviers et de St Jacques,
tous ses meubles et six muids de grain valant le tout la somme de, 3500
5. Simeon Bienvenu, boulanger,
une partie de la maison où il demeure fort endommagée et le derrière abbatue,
une maison dans ladite rue, une grange rue des Chaulmes, une autre rüe des
viviers, une autre maison rüe de Gallerand, deux cens bêtes à laine, toisons
desdites bêtes et les grains qu’il avoit ezdits lieux avec ses meubles, 4000
6. Morin Mercier lainé,
boucher, sa maison endommagée et trois arpens de bled gâtés, 300
7 Charles Courtois, boucher, sa
maison en partie tombée et ses meubles perdus, 600
8. Noël Brouillet, Maître Menuisier
et marchand, sa maison avec tous ses meubles, bled, vins et son troupeau de six
vingt bêtes à laine, 5000
9. François Voulmy,
chaudronnier, ses meubles et marchandises, 400
10. Louis Courselles,
chapellier, sa maison en laquelle ledit Voulmy demeuroit, 500
11. François Demay, garde de la prévôté de l’hôtel sa
maison ses meubles et ses grains, vins avec une autre maison sise dans les
Chaulme, 6000
12. Pierre Masson, seigneur du Mez, trois maisons dans
l’une desquelles il demeuroit qui appartenoit à Achille Delautriat, avec ses
meubles, trois muids de tous grains, huit cens livres en or et en argent et
ses héritages endommagé, 10000
13. La Veuve Nicolas
Masson, en meubles, vivres et grain, 600
14. Marc Plumet, bourgeois, sa
maison, meubles et hardes, 1200
15. Gilles Longis, sa maison,
un cheval, une vache et une bête azine, 600
16. Pierre Beaubras, patissier,
deux maisons, ses meubles et outils de son métier, 1500
17. La Veuve Paillard,
sa maison en partie et ses meubles, 300
18. François Sainson,
bourgeois, le derrière de sa maison, 1000
19. François Pointe, garde des chasses
et bois de son Eminence Monseigneur le Cardinal de Coislin, ses meubles,
hardes et quelques papiers, titres et quittances, 400
20. Nicolas Daudin, laboureur,
ses meubles, hardes et grains, 300
21. La Veuve Nicolas
Crubier, sa maison et ses meubles, 750
22. Michel Chorlet, cordonnier,
sa maison et ses meubles, 500
23. Edme Porchon, Maréchal, sa
maison et ses meuble, 500
24. Nicolas Crubier, boulanger,
sa maison et ses meubles, hardes et un cheval, 700
25. Jacques Le Prince,
Tixerand, une maison, ses meubles et outil, 800
26. Noël Flamery, Tixerand, une
maison et ses meubles et outils avec du fil et ses papiers, 1500
27. Jacques Chevillard, marchand,
sa maison fort endommagée, les bâtimens de derrière entièrement abbatus, ses
marchandises et quelques meuble, 750
28. Christophe Forets,
vigneron, sa maison et quelques meubles, 400
29. Pierre Crubier, le jeune du
montal boucher, ses meubles, marchandises et
argent monnay, 300
30. La Veuve Girard,
boulangère, une maison, 500
31. François Lucet, locataire
de la maison de ladite Veuve Girard, ses meubles, 150
32. Jean Lours, bedeau, une
maison, 1000
33. Nicolas Avril, boulanger,
sa maison, un cheval, une bourrique, cinq sacs de bled, quatre de farine,
avec ses meubles, 1000
34. Marc Desbrosses, boucher,
aveugle, tous ses meubles, une bourique et un cheval, 300
35. L’Hôtel Dieu, une petite
maison, 300
36. Jacques Gallier, vigneron,
ses meubles et harde, 150
37. La Veuve Toussaint
Bertheau, le corps de logis de sa maison fort endommagée, les granges et
écuries et lieux de derrière abbatus, les murailles de son jardin aussi
abbatues, plusieurs meubles et papiers perdus, 1500
38. La Veuve Roux,
hotellière, sa maison fort endommagée, la grange, écurie et autres lieux
abbatus, son linge et ses hardes perdus, 400
39. Arnoult Devilliers,
corroyeur, sa maison et ses meubles perdus et plusieurs papiers, 1400
bis 39. Marin Prud’hom,
Procureur, sa maison fort endommagée, ses granges, écuries et autres batimens
tombés, partie de ses meubles et papiers perdus, 2000
40. Etienne Baugeard, huissier
royal, sa Maison fort endommagée, ses meubles, argent et plusieurs papiers
perdus, 2000
41. Le Sieur Delaporte, sa
maison fort endommagée et tous derriers tombés, 1600
42. Pierre Chevillard,
locataire de ladite maison, voiturier de cette ville à Orléans, ses meubles
et hardes perdus, 2000
# Plus en marchandise par
lui amenés pour le nommé L’orange, 1200
43. Pierre Nay, laboureur tous
ses meubles et tous ses logemens de derrière, sa maison abbatue et ladite
maison endommagée et quelques meubles perdu, 600
Cy après
44. Pierre Crubier, vitrier, la
maison de devant fort endommagée et quelques meubles perdus, 800
45. Etienne Crubier, marchand, ses meubles et une partie de ses marchandise, 400
46. Michel Pelard, marchand Mercier,
un grand logement de derrière sa maison, ses meubles et marchandise, 700
47. André Girard, cordonnier,
ses meubles et marchandises, 150
48. François Clouzeau,
boulanger, sa maison fort endommagée, ses logemens de derrière abbatus, une
grange rue des viviers et ses meubles, 1400
49. Jean Mollet, meunier, une
maiso, 600
50 La Veuve François
Masson et Pierre Duchesne, marchand, deux maisons, les devans fort
endommagés, tous les derrières tombés, leurs marchandises en partie perdues,
gâtées, 4000
51. Pierre Trumeau, Marchand,
ses marchandises de cire, miel, chanvre, clous et autres chose, 800
Carrefour du Pilory
et Entrée de la grande Rue
52. Louis Gilet, serrurier, sa
maison, meubles et outils perdus, 1200
53. Edme Boussaingault,
Taillandier, sa maison, meubles, hardes, marchandises et outils perdus, 1000
54. La Veuve Baltard, sa
maison et meubles, 800
55. Pierre Chevillard, marchand
et la Veuve
Alexandre Chevillard sa mère, une maison, leurs meubles et
marchandises perdu, 2000
56. Edmé Fregé, marchand, ses
meubles, 1000
57. François Divret, serrurier, sa maison fort endommagée, les bâtimens
de derrière tombés et un arpent de bled gâté, 1000
58. Jean Voulmi, chaudronnier,
sa maison, meubles et outils perdus, plusieurs marchandises et une bourique, 1000
59. Etienne Deletoile,
maréchal, sa maison, meubles et outils perdus, 900
60. Jean Berger, couvreur en
tuile, sa maison, aisance, meubles et outils de son métier, 1800
61. Charles Poirier, chirurgien,
sa maison endommagée et quelques meubles perdus avec une granche tombée rue
des viviers, 500
62. Jean Devilliers, procureur,
sa maison endommagée un peu, deux petites maisons et les murs de son jardin
abbatu, 500
63. Pierre Delaroche, laboureur
à Echilleuses, une maison, 600
64. Jacques Gallier, tixerand
en meubles fils et outil, 900
65. Etienne Panier, le jeune,
la maison où il demeuroit presque ruinée, une autre tombée, ses meubles et
marchandises perdu, 1000
66. La Veuve Dupont sa
maison fort endommagée et ses meubles perdu, 600
67. Thomas Dupuis, ayant épousé
la Veuve Pointe,
deux , maisons audit Carrefour et une grande grange rue des viviers, 1000
68. Gilet le jeune, serrurier,
sa maison, meubles et outil, 1000
69. Jean Mercier, boucher, sa
maison, meubles, bestiaux, les ustanciles de son métier, argent monnayé et
papiers perdus, 1200
70. Paul Grillon, bourlier, sa
maison fort endommagée et ses meubles perdus, 900
71. Louis Moynet, hotellier,
ses meubles perdus avec ses hardes et vins, 600
72. Les héritiers Guyard, une
maison, les meubles et hardes de la veuve Porchon, locataire, 1500
Rue St Jacques
73. Etienne Bordery,
cordonnier, ses meubles et hardes et outils, 600
74. Le nommé Masson, boulanger,
sa maison, 800
75. Lazard Baudoin, chapellier,
ses meubles et marchandises perdu, 500
76. Pierre Chevillard marchand drapier,
sa maison en laquelle il demeuroit, un autre bâtiment rue des viviers, ses
marchandises, bled et avoines et ses papiers perdus, 8000
77. Jean Binet, chapellier, sa
maison fort endommagée et ses meubles perdus, 1800
78. François Reneux, hôtellier,
sa maison, une autre y attenante avec ses meubles, vins et marchandises, 3500
De l’autre part
79. Mathurin Troulet,
taillandier, sa maison, meubles et marchandises, 950
80. Michel Prud’hom menusier,
sa maison, meubles, vins et marchandises, 1500
81. Etienne Geault, marchand, sa
maison consistante en deux corps de logis, deux autres petites derrières rue
des viviers et ses meuble, 7000
82. Jean Frenois corroyeur, sa
maison, meubles et marchandises, grains, vins et argent monoyé, 4600
83. Etienne Mathieu l’ainé,
blatier, sa maison, ses meubles et grains avec deux chevaux, 2500
84. François Mireux, charon et son frère, une maison, leurs meubles, marchandises, quatre muids de tous grains et quatre poinçons de vin, 4000
85. Edme Trotin, laboureur, sa
maison et autre bâtimens rue des viviers, 2900
86. Jean Bannery, locataire de
ladite maison, ses meubles perdus et une vache, 160
87. Michel Charles et ses
frères, une maison et leurs meubles, 1000
88. François Bertheau,
marchand, sa maison endommagée et quelques meubles perdu, 150
89. Pierre Reneux, hotellier,
tous ses meubles, grains et vins en partie perdus et une maison ou demeuroit
Desfriches, 2000
90. Guillaume Bertheau, la
maison occupée par ledit Reneux avec quatre arpens de grains gâtés, 3500.
91. Charles Morin, cordonnier,
sa maison, meubles marchandises perdus, 1500
92. Abraham Bienvenu, maréchal,
sa maison, meubles et hardes perdus, 900
93. Louis Lours, bourelier, ses
meubles et marchandise perdus, 200
94. Pierre Noret, la maison ou
demeuroit lesdits Lours, 600
95. Pierre Bienvenu, laboureur,
sa maison, trois chevaux, une vache, cent trois bêtes à laine et douze muids
de tous grains avec ses meubles perdus, 5000
96. Jacques Rabâté, cardeur, sa
maison, meubles et marchandises, huit poinçons de vin et ses outils perdus, 1200
97. Jeanne Desbrosses, fille,
ses meubles et hardes, 200
98. Le Nommé Prud’hom d’Ichy,
la maison en laquelle ladite fille demeuroit, 500
99. Pierre Guillot, charon, sa
maison, meubles, outils et marchandise, 1000
100. Etienne Leure et Claude
Cheval, leur maison presqu’entièrement abbatûe, tous leurs meubles, grains,
vin perdus et deux vaches noyées, 2500
101. Pierre Dupuis, laboureur,
sa maison, meubles, hardes et grains, 2000
102. Antoine Lenoir, laboureur,
le pan de la grange et les écuries de sa maison abbatues avec une grange au
faux bourg Saint Père, 4000
103. Antoine Desfriches,
charon, ses meubles, marchandises et outils perdus, 200
104. Gilles Parfond, vigneron,
sa maison, ses meubles et hardes perdus, 900
105. Pierre Pilon, vigneron,
ses meubles, 100
106. Nicolas Leure, l’ainé et
son fils, marchand leur maison endommagée et une grange tombée, 600
107. Etienne Morin, l’ainé,
Tailleur de pierre, sa maison, ses meubles avec une bête azine, 1200
108. Pierre Barfond, bourelier,
sa maison abbatue, ses meubles et marchandises, 2000
109. Hugues Porchon, boucher,
deux maisons abbatue et ses meubles perdus, 2500
110. La Veuve Hutteau,
fruitière, sa maison, meubles et hardes, 1000
111. Nicolas Chachignon,
charron, sa maison et ses meubles, 700
112. Jacque Crubier, boulanger,
sa maison, meubles, grains, farine et une bête azine, 1200
113. La Veuve Deville et
son gendre, deux maisons, leurs meubles, hardes, ustanciles de métier de
serrurier et deux arpens de bled gatés, 2500
114. Guillaume Digard, marchand, sa maison, partie de ses meubles et
marchandises avec une autre maison, 2000
115. Jean Morin, Tailleur de
pierre, sa maison et tous ses meubles, 900
116. Pierre Vasllier,
Taillandier et ses frères, une maison leurs meubles et ustanciles de leur
métier, 1100
117. Pierre Milet Lainé,
boucher, deux maisons fort endommagée avec des meubles, 2000
118. Alexandre Leboeuf, sa
maison endommagée et quelques meubles, 200
119. Pierre Ingrain, blatier,
sa maison, meubles et deux arpens de bled gatés, 200
120. La Veuve Jacques
Pillard, ses meubles, 100
Rue des Viviers
121. Le Sieur Joseph, une
maison et les meubles et harde de sa belle-mère, 700
122. Jacqes Leclerc, vigneron,
ses meubles, 100
123. Jacque Leclerc Lainé, sa
maison et ses meubles, 400
124. Gilles Merange, sa maison
et ses meubles, 200
125. François Parat, chartier,
ses meubles et hardes, 150
126. La Veuve Ciprien
Pilard, ses meuble, 100
127. Charles Lepere, ses
meubles, 120
Rue des Chaulmes
128. La Veuve Besnard, sa
maison, meubles et hardes perdus, 450
129. La Veuve Nicolas,
Tixerand, sa maison, ses meubles et ustanciles de son métier, 450
130. Michel Chaumet, vigneron,
ses meubles et hardes perdu, 100
131. Les héritiers Etienne
Trumeau, une maison et ses dépendances, 1000
132. Jacques Laurency, sa
maison, meubles et hardes et deux bestiaux, 800
133. La Veuve Brionne,
demeurant à Paris, sa maison fort endommagée, 300
134. Jean Chaumet, vigneron,
ses meubles perdus, 100
135. Etienne Pannier, l’ainé,
une grange et batimens avec un poinçon de vin, 600
136. Pierre Crubier Lainé, une
grange et lieux avec des meubles, 800
137. Barthélémy Chevillard, sa
maison, une grange abbatües, les meubles du locataire perdus, 600
138. Zacharie Leclerc,
tixerand, sa maison, meubles et outils perdus, 400
139. Pierre Pilard, vigneron, sa
maison endommagée et ses meubles perdus, 200
140. Guillaume Reneux,
cordonnier, sa maison, sa maison, deux poinçons de vinaigre avec des meubles, 450
141. Claude Percheron, marchand,
sa maison et tous ses meubles perdus, 1500
142. Pierre Bodiere, vigneron,
sa maison et ses meubles perdus, 400
143. Michel Gauguin, vigneron,
ses meubles, 100
144. La Veuve Eloi Goué, sa
maison endommagée, ses meubles et outils de tixerand perdus, 200
145. Gilles Longis, laboureur,
sa maison, meubles et grains, 800
Fauxbourg Saint
Père
146. Michel Prevot, vigneron, sa maison et ses meubles,
outre ce a perdu plusieurs papiers et un congé de l’armée, 350
147. Jean Severin, lejeune,
vigneron, sa maison et ses meubles, 200
148. François Dussault,
boulanger, une grange et écurie abbatue et sa maison à moitié avec ses
meubles et de la farine perdus, 400
149. Jean Bonnery, vigneron,
les murs de son jardin abbatus et des meubles perdus, 80
150. La Veuve Lebegue, la
muraille de cloture de sa maison abbatue et une vache noyé, 60
151. Pierre Severin, vigneron,
sa maison et ses meubles, 400
152. La Veuve Bannery, sa
maison et ses meubles, 230
153. Etienne Michou, sa maison
et ses meubles, 250
154. Noël Leclerc, vigneron, sa
maison et ses meubles, 250
155. Claude Leconte, boulanger,
sa maison et ses meubles, un cheval et une bourrique, 700
156. Laurent Fortier,
laboureur, sa maison, des batimens et des meubles, 150
157. Vincent Gason, laboureur,
sa maison, 400
158. La Veuve Saillant,
locataire de ladite maison, ses meubles, 100
159. François Leclerc,
vigneron, ses meubles et une vache noyée,400
160. Etienne Chenu, vigneron,
sa maison et ses meubles, 250
161. Lours, vigneron, sa maison
et ses meubles, 280
162. Alexandre Simonet,
vigneron, sa maison et ses meubles, 350
De l’autre part
163. La Veuve Gilles
Guyard, sa maison et ses meubles, 340
164. Jean Delage, vigneron, sa
maison et ses meubles, une vache et quatre arpens de bled gatés,400
165. Michel Parfond, vigneron,
sa maison et ses meubles, 600
166. François Parfond,
vigneron, sa maison et ses meubles, 200
167. Michel Farcheval, sa
maison, 200
168. La Veuve Jamot et sa
succession, sa maison et ses meubles, 300
169. François Lion, vigneron,
sa maison et ses meubles, 300
170. Pierre Delage, laboureur,
sa maison en partie et ses meuble, 400
171. Pierre Bienvenu, tixerand,
sa maison et ses meubles et ustanciles de son métier, 400
172. Guillaume Gilbert,
vigneron, sa maison et ses meubles, 200
173. Charles Dodillet, sa
maison et ses meubles, 250
174. La Veuve Granger, une
grange et partie de ses batimens abbatus et des meubles perdu, 250
175. Pierre Lours, vigneron, sa
maison, meubles et hardes perdus, 300
176. Sulpice Parfond, sa maison
et ses meuble, 200
177. La Veuve Maitre
Jean Devilliers, un pressoir et jardin audit fauxbourg et quelque batimens
dépendans d’une maison sise rue des Halles, 2000
178. La Veuve Lours, sa
maison et ses hardes, 300
179. Pierre Dumeau, une grange
abbatue, sa maison endommagée et des meubles perdus, 250
180. Guillaume Besnard, sa
maison et ses meubles, 400
181. Jacques Mignon, vigneron,
sa maison et ses meubles, 200
182. Jean Touzet, tixerand,
deux maisons et les meubles de sa belle-mère, 650
183. La Veuve Edme Mary, sa
maison et ses meuble, 200
184. Barthélémy Bannery, sa
maison et ses meubles, 350
185. La Veuve Bosseret,
sa maison, meubles et hardes, 500
186. Louis Perot, Mason, sa
maison, meubles et outils de son métier avec une vache, 500
187. François Leclerc,
vigneron, sa maison, meubles et une vache, 400
188. Etienne Parfond, vigneron, une grange, une étable et
quelques meubles, 150
189. Etienne Severin, vigneron,
sa maison, ses meubles et une vache, 400
190. Marin Bonsens, sa maison, ses
meubles et une vache, 600
191. Pierre Bassin, boulanger,
sa maison où il demeuroit, une autre à la porte du pavé et ses meubles perdu, 1000
192. Pierre Farcheval,
menuisier, sa maison, un mulet, deux bourriques et ses meubles, 600
193. Adrien Parchelet,
vigneron, ses bâtimens endommagés, et quelques meubles perdus, 250
194.André Lion, vigneron, ses
meubles, 100
195. La Veuve Bultet, sa
maison, ses meubles et hardes, 500
Fauxbourg de la
porte Saint Jacques
196. Pierre Prevot, vigneron,
sa maison fort endommagée et ses meubles perdus, 400
197. Etienne Saïde, laboureur,
sa maison, ses meubles, quinze muids de bled et autre grains, 160 bêtes à
laine, deux chevaux, deux vaches et trois arpens de bled gâtés, 6000
198. Jacques Fortier,
laboureur, sa maison, ses meubles, une vache et 120 # en argent monayé, 2100
199. Pierre Milet, lejeune,
hotellier, sa maison, partie de ses meubles et son vin perdus, 900
200. Maître Alexandre Bertier,et
sa sœur cent toises de murailles de jardin abbatues, 300
Fauxbourg de Gasson
201. La
Veuve Michel Geault, hotellière, au Lion d’or, deux petites
maisons, six écuries, une grange, un cheval, deux vaches et deux bouriques,
deux porcs, des volailles, des meubles et sa maison fort endommagée, 3700
202. Jean Pierre, vigneron, ses
meubles et une vache, 200
203. Jean Reguier, dit Dupont, une maison, 200
204. Jacques Retif, vigneron,
sa maison et ses meubles, 400
205. Guillaume Gilbert, Lainé,
vigneron, sa maison et ses meubles, 100
206. Victor Longis, laboureur,
sa maison, et ses meubles, une vache et quatre chevaux, 500
207. La Veuve Bouchery,
sa maison et meuble, 250
208. Pierre Bodiere, lejeune,
sa maison et ses meubles, 250
Total de toutes les pertes
ci-dessus et des autres parts se monte à la somme de 223800
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Et Après avoir vaqué par Nous,
Bailly et Juge, susdits depuis ledit jour vingt
et un jusqu’au vingt sept dudit mois, pendant lesquels il a toujours été pris
des hommes de journées qui ont été employés suivant nos ordres pour tirer
lesdits corps morts et les bestiaux de dessous les ruines, à faire des fosses
pour les enterrer, ôter les matériaux desdites rues afin de les rendre
pratiquables et donner cours aux eaux. Et que par le calcul que nous avons fait
de la dépense portée en l’état desdits payemens fait par ledit Trumeau, jour
par jour en notre présence et du Procureur fiscal de ce Baillage et des
Echevins de cette ville, y compris ce qui est convenu payer aux charpentiers,
masson et serruriers pour le rétablissement des deux portes St Jacques et du
Pavé. Il est trouvé suivant l’Etat par nous arrêté mesure desdits payemens
iceux montés à la somme de deux cent trente sept livres dix sols, de laquelle
somme nous ordonnons, sous le bon plaisir de Monseigneur l’intendant,
exécutoire, être délibéré audit Sieur Trumeau, à ce consentant ledit Echevin
lesquels en tems et besoins et besoin, seront tenus de lui fournir les
mandemens nécessaires pour être ladite somme payée et remboursée par lesdits
Receveurs des octrois de cette ville, à déduire sur ce qu’ils doivent, attendu
la présente nécessité.
Et comme il est
presqu’incroyable, une Inondation dans cette Ville qui est éloignée presque
d’une lieu de la rivière, qu’elle n’est venue que de la playe comme il a été
ci-dessus marqué, le Bailly a cru de son devoir en informer sa Majesté et nos
seigneurs de son conseil, qu’il s’en est jamais vu une désolation plus grande
et qu’il étoit impossible d’y donner secours, les pères et mères voyoient noyés
leurs enfants près d’eux, et les enfants leurs pères et mères, sans pouvoir les
secourir. Il s’est passé en cette occasion des choses surprenantes. Une fille
âgée d’environ treize ans, se sauva sur le battant d’un côté de la porte du
Pavé et l’eau n’allant pas jusqu'à elle, mais ce ne fut pas sans recevoir de
grandes douleurs ……….., la porte s’étant fermée, elle eu pendant sept heures un
de ses bras serré entre ……… côté de la porte. Et à mesure que l’eau prenoit son
cours, des poutres et autres bois qui frappoit contre ladite porte, elle
ressentoit de furieuses douleurs à n’avoir bras cassé, mais seulement des
contusions. Et la dite femme d’un vigneron se voulant sauver de sa maison avec
ses deux filles, l’une âgée de trois ans et l’autre d’un mois, et ne l’ayant pu,
après avoir vu noyer lainée, à son collet ne pouvant plus tenir l’autre, les
bras lui manquans, elle fut obligée de la mettre augré de l’eau, enveloppée
dans sa couture avec un peu de paille qui se trouva par hazard, on trouva cet
enfant le lendemain à huit heures du matin flotant sur ce qui restoit d’eau,
endormie dans la chambre, encore envelopé sans qu’elle eut reçue aucun mal. On
finiroit pas s’il falloit faire un detaille au long de tout ce qui s’est passé
en grande désolation. Et l’on voit dans un manuscrit en cette ville qu’en
l’année 1517, Il arriva une pareille et plus grande Inondation, où les maisons
des mêmes lieux, celles qui se trouvèrent sur la rivière d’Essaunes et les
moulins jusqu’au bourg dudit Essaunes (dans laquelle rivière ledit Puiseaux,
quand il arrive des Inondations va tomber) furent toutes renversées à quoi il
seroit facile de remédier sans qu’il en coutât sept mille livres, en faisant
décharge les fossés de ladite ville pour passer dans les jardins devant Gasson
et quelques rivières qui sont éloignés de ladite ville
Fait et donné lesdits jours et an
que dessus signé
Prud’hom Greffier Commis
Leclerc
A Melun 1805 Pierre Lam