Blondel, fermier général de l'Abbaye de St Victor 1790



Le comité féodal a été informé avec surprise des difficultés qu’éprouve de votre part Monsieur  Blondel, fermier général des receveurs de l’abbaye de St Victor de Paris relativement à son champart. Vous ne devez pas ignorer cependant que le champart, au terme du décret du quinze mars mil sept quatre vingt dix doit être acquitté exactement jusqu’au rachat effectué sans que le propriétaire de ce droit puisse en être privé, faute de représentation d’un titre primitif lorsqu’il affirme n’en pas avoir. En général, la possession doit suffire pour exiger les redevances de ce genre, en un mot sauf la preuve contraire contenu dans l’article deux du titre dudit décret établissant que la preuve de l’illégitimité d’un champart accoutumé d’être payé doit être faite par le censitaire et non la preuve de la légitimité par le ci-devant seigneur. Il suit delà et l’assemblée nationale à elle-même décidé par le décret du dix huit juin que les droits de champart doivent être acquittés lorsqu’il y a possession de les recevoir. Au surplus, vous avez manifestement contrevenu à l’article cinq du titre trois du décret du quinze mars qui deffend à toute municipalité, à peine de prise à partie et de dommages et intérêts de prohiber la perception des droits seigneuriaux et vous devez savoir qu’il a été ordonné par un décret du treize juillet que les tribunaux ordinaires informeroient contre les infracteurs du décret du dix huit juin, même contre les officiers municipaux qui auroient négligé les fonctions qui leur auroient été confiées. Le comité espère donc que vous reviendrés sur vos pas et que vous faciliterez à Monsieur Blondel, fermier général des receveurs de l’abbaye de St Victor de Paris l’usage de tous les moyens que la loi lui donne pour se faire payer moyens que la loi lui donne pour se faire payer les redevances et arrérages qui lui sont dus : faites incessament dans votre paroisse une prochaine une proclamation calquée sur ce principe et informés aussitôt le comité féodal de l’effet qu’elle aura produit.
Fait au Comité féodal le dix neuf août mil sept quatre vingt dix.
Goupil.            Merlin secrétaire 

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